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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 06:12

Un article de Giles Ji Ungpakorn
Lien:
https://uglytruththailand.wordpress.com/2014/09/28/the-disappointment-of-seri-thai/

Lorsque le Mouvement Seri Thai (Thaï Libre) a été lancé à la fin de juin de cette année, il a soulevé les espoirs de nombreux Thaïlandais pro-démocratie, tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. Il a soulevé mes propres espoirs.
Ce fut particulièrement le cas depuis que Taksin, Yingluk et leur Parti Pua Thai avaient clairement capitulé devant les militaires, gardant l'espoir d'un règlement avec eux à l'avenir. C'était également important parce que la direction de l'UDD avait cessé ses activités et qu’il y avait un vide de leadership parmi les Chemises rouges.
Cependant, il y avait des doutes sérieux soulevés par les quelques personnes qui faisaient partie de Seri Thai dès le début. On pouvait craindre que ce n'était juste qu'un spectacle de trois hommes, sans aucune appartenance politique ni base solide. On se posait des questions sur ce que Seri Thai allait faire exactement et sur son manifeste politique.
Alors que le temps a passé ces doutes ont augmenté.
Lors des 3 derniers mois, Seri Thai n'a presque rien fait. Ils ont fait pression sur l'Union Européenne et soi-disant "parlé à l'Organisation des Nations Unies". Mais rien n'a été fait pour organiser les gens de manière efficace afin de lutter contre la junte en Thaïlande. Un temps précieux ainsi que l'élan de base ont été perdus.
On peut faire pression sur les gouvernements étrangers tout comme ils l'ont fait, mais sans résistance de masse à l'intérieur de la Thaïlande, la dictature ne pourra pas être renversée.
Un manifeste anti-dictature doit comporter des propositions pour établir des normes de droits de l'homme. Cela signifie de préciser que les dirigeants de la junte doivent être traduits en justice pour assassinat de masse et destruction de la démocratie. Cela signifie qu'il devrait y avoir une déclaration claire pour réclamer la suppression de la lèse-majesté et la libération de tous les prisonniers politiques. Cela signifie qu'il devrait y avoir une intention claire de réduire le rôle de l'armée dans la société.
Un dirigeant de Seri Thai semblait croire que le rôle de l'organisation n'était que d'agir comme un autre groupe des droits de l'homme, et non pas comme noyau et potentiel de leadership d'un mouvement pro-démocratie de masse. Cela semble être la réalité de Seri Thai. Compte tenu de l'absence de véritable adhésion, il est douteux que cela puisse même être appelé une "organisation".
Ce qui se passe chez certains groupes de Chemises rouges thaïlandais d'Europe, des Etats-Unis et d'autres pays, c'est qu'ils ont simplement changé leur nom de "Chemises rouges" en "Seri Thai" sans aucun nouveau plan d'action. Ce qui est aussi inquiétant, c'est que le sectarisme de certains groupes chemises rouges s'est transféré dans ces groupes Seri Thai auto-établis. Au lieu de bâtir un gigantesque front uni des opposants à la junte militaire, ils souhaitent exclure les gens, étouffer le débat et s'en tenir à leurs "positions" au sein de leurs groupes. Heureusement, ce n'est pas le cas partout, mais c'est un problème.
Les problèmes de Seri Thai poussent aussi à une croyance erronée comme quoi les gens en Thaïlande ne pourraient pas lutter contre la dictature à cause de toutes les restrictions et les menaces qui pèsent sur les militants. Mais des gens luttent, en particulier les étudiants. Aucune semaine ne se passe sans que certaines formes de résistance ne se produisent comme des affiches ou des tentatives pour organiser des séminaires. Cela démontre que si des membres de la direction des Chemises rouges ou de Seri Thai montraient l'exemple et faisaient preuve de leadership pour propager la résistance à petite échelle, cela encouragerait plus de gens à résister aux militaires. Cette résistance devrait être soigneusement planifiée et exécutée avec prudence, mais cela pourrait se faire. Partout dans le monde des millions de personnes se sont organisé secrètement contre des dictatures militaires brutales dans le passé. En Thaïlande, le Parti communiste a mené une sérieuse lutte contre l'armée dans les années 1970.
Ce serait une erreur de penser que tout est perdu. Des millions de Thaïlandais détestent la dictature et les élites. En fait, c'est l'opinion de la majorité. Nous le savons grâce aux résultats des élections répétées, à l'importance du mouvement chemise rouge et aux premières manifestations anti-putschistes. Ce qui est désespérément nécessaire c'est une organisation et un leadership.

Charupong Ruangsuwan, dirigeant de Seri Thai

Charupong Ruangsuwan, dirigeant de Seri Thai

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