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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 13:00

Un article de Peter Zsombor

Lien:

http://www.cambodiadaily.com/news/thai-student-activist-seeks-asylum-in-cambodia-68356/

 

Un ressortissant thaïlandais recherché par l'armée thaïlandaise pour offense à la monarchie de son pays se cache au Cambodge et a demandé l'asile politique au gouvernement, selon un agent de l'immigration.

Ekkapob Luara, un militant étudiant, est recherché pour avoir prétendument violé la draconienne loi de lèse-majesté de Thaïlande, qui transforme tous les débats sur la question du statut de la famille royale thaïlandaise en crime.

Selon le Bangkok Post, M. Ekkapob était l'une des 28 personnes pour lesquelles le tribunal militaire de Bangkok avait approuvé des mandats d'arrêt en juin dernier pour avoir omis de se déclarer au Conseil National pour la Paix et l'Ordre, qui est au pouvoir dans le pays depuis que l'armée thaïlandaise a renversé le gouvernement élu en mai 2014.

Mardi dernier, Kerm Sarin, qui dirige le bureau de réfugié au département de l'immigration du ministère de l'Intérieur, a confirmé que M. Ekkapob, surnommé aussi Tang Achiva, était au Cambodge et demandait l'asile.

"Nous connaissons cette personne", a déclaré M. Sarin. "Il a demandé l'asile. Sa demande est en cours de procédure. Nous avons vérifié des informations concernant son pays d'origine.

Nous devons savoir si c'est un cas réel, et pourquoi il demande l'asile," a-t-il ajouté. "Nous devons savoir toutes les choses."

M. Sarin a dit qu'il ne se souvenait pas quand M. Ekkapob avait déposé sa demande d'asile ni ne savait combien de temps il faudrait pour évaluer sa demande, mais a ajouté que l'activiste vivait actuellement au Cambodge.

Dans un article publié dimanche dans "The Japan Times", Pavin Chachavalpongpun, un universitaire thaïlandais vivant maintenant à Kyoto, au Japon, et qui connait M. Ekkapob, a déclaré qu'il avait récemment été en contact avec le militant, qui dit-il est au Cambodge sous la protection du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

M. Pavin, qui est lui-même recherché par la police thaïlandaise pour ne pas s'être rendu à la convocation de la junte, a déclaré que M. Ekkapob prétendait être surveillé par des agents de l'armée thaïlandaise, et se cachait à Sihanoukville depuis le mois dernier. M. Pavin a aussi déclaré qu'un ami de l'activiste avait été contraint de révéler où se trouvait M. Ekkapob après avoir été arrêté en Thaïlande, et que l'ami a appris que l'armée thaïlandaise avait reçu un "feu vert" du Cambodge afin de l'appréhender et le rapatrier.

Contacté lundi par courriel, M. Pavin, un critique virulent de la junte thaïlandaise, a ajouté qu'il avait parlé avec M. Ekkapob la semaine dernière mais avait depuis perdu le contact. Il a expliqué que M. Ekkapob lui avait dit que des clients thaïlandais séjournant dans son hôtel de Sihanoukville avaient cherchés à se renseigner sur lui.

"Les clients ont parlé thaïlandais et ont posé beaucoup de questions à son sujet au propriétaire", a déclaré M. Pavin. "Peut-être qu'ils voulaient le suivre afin de découvrir d'autres fugitifs."

M. Sarin, du ministère de l'Immigration, a nié les accusations comme quoi le Cambodge aurait donné la permission à la Thaïlande d'enlever M. Ekkapob. Il a refusé de commenter quoi que ce soit sur le rôle de l'UNHCR dans ce cas, mais a affirmé que l'agence était toujours informé lorsque des demandeurs d'asile étaient interrogés au Cambodge.

"Dans l'ensemble du processus, l'ONU est toujours impliqué chaque fois que nous faisons ces entretiens," a-t-il dit.

Un porte-parole régional du HCR à Bangkok a indiqué que l'agence ne voulait faire aucun commentaire sur les cas individuels.

Le porte-parole de l'armée thaïlandaise, le colonel Werachon Sukondhadhpatipak, n'a pas pu être contacté.

En juin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères cambodgien, Koy Kuong, avait nié qu'un autre opposant thaïlandais, Jakrapob Penkair, était dans le pays, quelques jours après que ce dernier ait donné une interview à un journaliste à Phnom Penh.

M. Jakrapob, l'un des fondateurs du mouvement pro-démocratie "chemise rouge" de Thaïlande ainsi qu'un ancien porte-parole du Premier ministre thaïlandais évincé Thaksin Shinawatra, était, à l'époque, à la recherche d'un pays d'accueil pour mettre en place un gouvernement thaïlandais en exil. Le Premier ministre Hun Sen, en dépit de ses liens chaleureux avec M. Thaksin, avait clairement indiqué qu'il ne permettrait pas à un gouvernement thaïlandais en exil de s'enraciner au Cambodge.

Depuis le coup d'Etat de mai dernier, la junte thaïlandaise a été accusée de cibler les membres et les partisans du gouvernement renversé en mettant en place un régime de plus en plus répressif.

Amnesty International affirme que plus de 570 personnes ont reçu l'ordre de se rendre aux autorités dans les jours qui ont suivi la prise de pouvoir. Dans un rapport publié plus tôt ce mois-ci, Amnesty avait également déclaré que la junte avait inculpé un nombre "sans précédent" de personnes, 14 en moins de quatre mois, pour des délits de lèse-majesté.

Pavin Chachavalpongpun

Pavin Chachavalpongpun

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