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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 17:10

Un article de Giles Ji Ungpakorn

Lien:

https://uglytruththailand.wordpress.com/2015/05/10/the-1997-economic-crash-and-the-crisis-of-thai-democracy/

 

Durant la période qui a précédé la crise économique de 1997, l'économie thaïlandaise avait progressé à un rythme phénoménal. Le taux de croissance du PIB atteingnait 8% en moyenne et, certaines années, le taux annuel était à deux chiffres. Les principaux bénéficiaires, naturellement, étaient les riches. Entre 1975 et 1988, les 20% les plus riches parmi la population ont augmenté leur part de la richesse nationale de 43% à 55,4%, tandis que la part contrôlée par les 20% les plus pauvres a chuté de 6% à 4,5%.

La crise économique a été un choc pour tout le monde car personne ne l'avait prédit. Une fois que la crise a éclaté, des boucs émissaires politiques ont été rapidement trouvé afin de protéger le statu quo. Les sections les plus néo-libérale de la communauté des grands capitalistes, qui avaient toujours nourris une aversion pour le "populiste" et "peu fiable" Parti de la Nouvelle Aspiration (sigle en anglais: NAP pour New Aspiration Party), ont rapidement suggéré l'idée que la crise était la faute du premier ministre du gouvernement de l'epoque, Chawalit Yongjaiyut, le leader du NAP.

Une fois que Chawalit ait démissionné, son gouvernement a été remplacé par une coalition dirigée par le Parti Démocrate de Chuan Leekpai (qui est devenu le nouveau Premier ministre). Le nouveau ministre des Finances, Tarrin Nimmanhaemind, était considéré comme etant un "homme des banques" fiable. Cette suggestion est née par le fait que le gouvernement avait rapidement renoncé à nationaliser les dettes privées de 56 banques en faillite ainsi que les sociétés de financement.

Le même enthousiasme pour l'utilisation des finances publiques n'a pas été utilisé pour aider les pauvres et les chômeurs qui avaient pourtant été les plus durement frappés par la crise. Le gouvernement a adopté un projet de loi lui permettant de supprimer la contribution de l'Etat au Fonds d'assurance sociale des salariés du secteur privé et d'empecher, à plusieurs reprises, la mise en œuvre d'un régime d'indemnisation du chômage. La Banque mondiale a estimé qu'au début 1999, le nombre des chomeurs était de 2,6 millions, soit 8% de la population active. Les chiffres cités par les universitaires variaient de 1,500,000 à 4,000,000 de chomeurs. Toutefois, un indicateur beaucoup plus fiable sur l'effet de la crise sur l'emploi a été celui de la "qualité de l'emploi". Selon une enquête réalisée pour le Conseil national du développement économique et social, il y a eu une baisse de 12,6% des taux de bénéfices et une baisse de 4,4% des heures de travail lors du premier semestre de 1998. Celles-ci ont été les principaux facteurs à l'origine d'une chute en temps réel des revenus de 19,2% durant cette période.

La surcapacité et la baisse des taux de rendement, qui sont les causes de la crise, ont été uniquement confinée au secteur immobilier très médiatisé, qui pourtant se trouvait être le déclencheur initial du probleme. La baisse du taux des exportations industrielles thaïlandaises a aussi été un facteur important qui a conduit à la devualation du baht, et cela était dû à la surproduction des produits d'exportation à l'échelle mondiale.

Lors de l'élection générale de janvier 2001, le Parti Thai Rak Thai de Taksin (TRT) a remporté une victoire écrasante. Cette victoire électorale était une réponse [du peuple] à la politique précédente du gouvernement du Parti Démocrate qui avait totalement ignoré le sort des pauvres aussi bien ruraux qu'urbains. Le Thai Rak Thai avait également fait trois promesses importantes à l'électorat. Premierement, il avait fait la promesse d'introduire un régime de soins de santé universel pour tous les citoyens, deuxiemement, il avait fait la promesse de fournir un 1 million de baht de prêt à chaque village afin de stimuler l'activité économique et troisiemement, il avait fait la promesse d'instaurer un moratoire de la dette pour les paysans pauvres. [Une fois arrivé au pouvoir grace au mandat des electeurs, ce parti] a tenu ses promesses et s'est bati une forte base de supporters parmi la majorité de la population.

Les politiques du TRT sont apparus suite à un certain nombre de facteurs, notamment la crise économique de 1997 et l'influence à la fois des grandes entreprises et de certains ex-militants étudiants des années 1970 au sein du parti. "L'aile Taksin" des grandes entreprises capitalistes croyait qu'il y avait un besoin urgent de moderniser l'économie et de faire que l'électorat devienne une partie prenante dans la société.

C'est ce soutien des masses pour le parti de Taksin qui a préparé le terrain pour la crise politique actuelle. La classe moyenne ainsi que les sections militaires et autres des élites conservatrices n'avaient seulement toléré la démocratie dans le passé que quand il y avait pas de concurrence de la part de politiques concrètes lors des élections et quand ils pouvaient tous manger leur part de riches à la table économique. La domination politique de Taksin a bouleversé les donnees de la mangeoire.

Par conséquent, les revendications actuelles de la junte comme quoi elle chercherait à réformer la démocratie thaïlandaise sont l'exact opposé de la vérité. En fait, ce qu'ils veulent, c'est revenir en arrière et de réduire l'espace démocratique.

Le krach économique de 1997 et la crise de la démocratie thaïlandaise
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