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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 13:09

Un article de Giles Ji Ungpakorn

Lien:

https://uglytruththailand.wordpress.com/2015/11/29/the-stench-of-military-corruption/

 

La puanteur de la corruption de la junte dans le cas du monument gossier et de mauvais goût "Rachapak" ne va pas disparaître. Le général Prawit, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, et le généralissime Prayut ont à plusieurs reprises essayé de noyer le poisson en prétendant qu'il s’agissait "d’une affaire interne à l'armée" ou que ça n’avait "rien à voir avec le gouvernement", car cela serait l’affaire d'une fondation privée. Le général Teerachai, commandant de l'armée, a tenté d’étouffer l'affaire et le général Udomdet, président de la Fondation Rachapat et vice-ministre de la Défense, a également essayé de nier tout acte répréhensible. Quand les journalistes leur demandent à plusieurs reprises des explications, les généraux autoproclamés ont tendance à crier de colère et à menacer. Ils peuvent également "envoyer des soldats" pour visiter le domicile des gens et conduire quelqu'un dans un camp de l'armée pour une session de changement d'attitude. Ils l'ont fait avec un politicien du Pua Thai qui avait posé des questions embarrassantes. Mais le scandale ne va tout simplement pas disparaître.

L’auditeur général est intervenu et a dit que l'argent de l'Etat avait aussi été utilisé pour ce projet et pas seulement celui d'une fondation.

Le Parc Rachapak, près de Hua Hin, est le site de sept énormes statues de rois précédents, glorifiant et continuant à déformer l'histoire "thaïe". Naturellement, il a reçu l'approbation royale spéciale. C’est la copie brute d'un site similaire, avec d'énormes statues de trois rois birmans, construit par la junte militaire birmane dans sa nouvelle capitale, Naypyidaw. Pendant des mois, il s’est diffusé des histoires de la corruption entourant le bâtiment des statues du parc Rachapak.

En attendant, la Commission contre la corruption est toujours en train de "réfléchir" si elle doit lancer une enquête ou non. Si elle le fait, elle devra faire preuve de prudence afin de ne pas offenser ses maîtres militaires.

Lorsque Prayut a organisé son coup militaire en mai 2014, il a affirmé que l'une des priorités de la junte serait de lutter contre la corruption. Seuls les stupides membres des classes moyennes l'ont réellement cru.

Quand les généraux thaïlandais prétendent réprimer la corruption, ce qu’ils veulent vraiment dire c’est qu'ils vont s’arranger avec les politiciens corrompus qui se trouvent sur leur chemin. C’est un moyen de faire en sorte que l'armée puisse disposer d'un monopole sur les pratiques de corruption.

Dans un article récent à New Mandala, Prasit Wongtibun a écrit que "la junte thaïlandaise n'a pas débarrassé le pays des politiciens douteux mais qu’elle a tout simplement pris leur place". Il explique que le secteur des entreprises a rapporté que les "commissions" pour les projets du gouvernement étaient passées de 30 à 50 pour cent de la valeur totale du projet. Les mafias locales dans les rues ont été remplacées par des hommes en uniforme à qui les vendeurs doivent encore payer une protection.

http://asiapacific.anu.edu.au/newmandala/2015/11/26/still-better-than-thaksin/

En plus du scandale actuel, Prayut a nommé son frère et plusieurs de ses proches à des postes importants. Ils se sont offerts d’énormes salaires et ont également augmenté le budget militaire dans lequel ils se servent tous.

La corruption militaire en Thaïlande a une longue tradition remontant à des décennies. Les officiers militaires sont impliqués dans la contrebande, le racket de la prostitution, le trafic de drogue et la traite des êtres humains. Ils se nomment eux-mêmes dans de lucratifs postes du conseil d'administration de la gestion des entreprises d'Etat. La plupart des officiers militaires bénéficient de revenus bien supérieurs aux salaires des militaires et de la retraite après avoir amassé de grandes richesses.

Le maréchal Sarit Tanarat était l'un des dictateurs corrompus les plus notoires de la Thaïlande. Il a utilisé des fonds publics pour payer ses plaisirs sexuels et afin de faire des investissements dans ce qui sont devenus ses entreprises privées. Il a pillé le budget secret de la sécurité de l'État et celui de la loterie gouvernementale. Sa femme et lui avaient des actions dans 45 sociétés. Une de leurs prises de participations principales a été dans l’entreprise de Bangkok qui produisaient les sacs de jute. La loi obligeait les meuniers du riz d'acheter leurs sacs à cette société. Sarit avait aussi amassé de vastes zones de terres et des économies de trésorerie se chiffrant en millions. Il participait à la contrebande afin de compléter son revenu. Lorsque Sarit est mort suite à une insuffisance hépatique, le Roi Pumipon a ordonné 21 jours de deuil officiel pour son "meilleur ami". Pendant ce temps, ses maîtresses et ses enfants se disputaient sa succession.

Après la mort de Sarit, ses hommes de main, les généraux Tanom Kitikajorn et Prapart Jarusatien ainsi que Narong, le fils de Tanom, ont continués cette corruption dans les meilleures traditions de l'armée, en siphonnant des millions dans le budget de la loterie nationale et en percevant des droits de protection auprès des diverses entreprises liées à des contrats gouvernementaux.

La corruption va de pair avec le manque de démocratie et de responsabilité et le rôle accru de l'armée dans la société est de faire empirer les choses.

La puanteur de la corruption militaire
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commentaires

B
La thailande, la drogue et la prostitution, c'est la police et l'armee.
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L
C'est clair.
B
La thailande, la police et l'armee sont corrompu - il faut payer l'immigration pour travailler au black.
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