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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 02:48

L’opposition s’apprête à franchir une nouvelle étape. Le blocus de la capitale doit commencer lundi.

Un article de Michel de Grandi

http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0203230032029-la-crise-thailandaise-va-se-durcir-avec-le-blocus-de-bangkok-641471.php

Bangkok se prépare dans un calme relatif à son blocus. Depuis deux mois que dure la crise politique en Thaïlande et alors que la trêve du Nouvel an vient tout juste de prendre fin, les anti-gouvernementaux qui souhaitent le départ du Premier ministre tentent un nouveau coup d’éclat. Ils organisent à grands renforts de publicité, voire en manifestant, un blocage des grandes artères de la capitale à partir du lundi 13 janvier. Leur leader, Suthep Thaugsuban a prévenu : «Nous allons bloquer tout Bangkok, vous pouvez bloquer vos provinces.» Le but ultime est de créer un chaos tel que le gouvernement ne puisse plus travailler.

Photo ci-dessous: Suthep Thaugsuban

Suthep3 

« Le blocus organisé lundi va être le moment de vérité. Pour l’opposition, c’est quitte ou double», explique David Camroux, chercheur au Ceri Sciences po. Une des inconnues tient dans la mobilisation. Tout récemment, le « Bangkok Post », longtemps situé dans le camp des opposants, a publié un éditorial estimant que la manifestation de lundi était « celle de trop ».

Au cas où ce mouvement devait faiblir, un plan B est déjà prêt à être actionné. La commission nationale anti-corruption va poursuivre 308 parlementaires, la plupart membres du parti au pouvoir, pour avoir tenté, sans succès, de réformer la Constitution. La menace d’un procès risque de les tenir éloignés pendant longtemps de la vie politique. Ce qui ne peut que servir les intérêts du Parti démocrate soucieux à la fois d’affaiblir le parti au pouvoir et de nuire à son chef de file, Yingluck Shinawatra.

Forcer la démission du Premier ministre

Les anti-gouvernementaux ne dévient pas de leur feuille de route. Ils veulent forcer le Premier ministre à démissionner et vont tout faire auparavant pour entraver le processus des élections anticipées du 2 février. En créant de l’agitation, ils veulent aussi pousser l’armée à réagir. Or celle-ci est, jusqu’à présent, restée neutre.

Pour Yingluck Shinawatra, cette manifestation constitue pourtant un nouveau défi. Depuis plusieurs semaines, le Premier ministre, sœur de l’homme d’affaires milliardaire, Thaksin Shinawatra à la fois honni et vénéré, a multiplié les gestes en direction de l’opposition. Tout en refusant de démissionner, sauf verdict des urnes, elle avoue en même temps son impuissance à désamorcer cette crise.

Photo ci-dessous : Yingluck Shinawatra

YLfils 

Signe d’une ambiance déjà tendue, le chef d’état major des armées a été contraint de démentir toute préparation de coup d’Etat, des mouvements de troupes et de blindés en vue d’une parade militaire ayant semé le trouble parmi la population. Les milieux d’affaires se trouvent eux aussi pris entre le marteau et l’enclume. La famille propriétaire de la bière Singha a demandé à l’une de ses filles, qui s’est rangée du côté des opposants, à changer de nom afin de ne pas nuire aux ventes de l’entreprise.

A trop durer, la crise va inévitablement peser sur l’économie même si pour l’instant l’impact est encore limité. Les investisseurs étrangers se montrent plutôt sereins, peu touchés par ces mouvements. En revanche, les financiers se montrent plus préoccupés. La Bourse de Bangkok a terminé, mercredi, à 1.224 points, bien en dessous de son plus haut de mai (1.643). Le baht est lui aussi sous pression, son taux de change, mercredi, face au dollar étant revenu à son niveau de février 2010 (33,01). Mais il s’agit de réactions normales font valoir les experts.

Depuis les inondations de 2011, la Thaïlande a revu sa politique d’investissements. Elle veut se muer en hub automobile régional et accueille toutes les marques mondiales avec les sous-traitants, tout en réduisant sa part dans la fabrication de composants électroniques. Ces derniers ne représentent plus que 10 % des exportations, ce qui limite les risques de pénurie en cas de dégradation durable du climat des affaires.

Dernière minute

Manifestations

Depuis le lundi cinq janvier, l’opposition anti-gouvernementale organise des marches de protestation dans le centre de Bangkok, ainsi que des actions de mobilisation en province. Ces opérations visent à préparer le blocus de la capitale thaïlandaise à partir du lundi 13 janvier, théoriquement jusqu’à la démission du Gouvernement.

Les vingt points de rassemblement annoncés, à ce jour, sont les suivants :

·        le carrefour d’Uruphong (quartier ministériel)

·        le carrefour de Charoenpol (avenue Rama IV)

·        la quartier de Hua Lamphong (Rama IV - où se trouve la gare de Bangkok)

·        le quartier de Bang Rak (où se trouve l’Ambassade)

·        le quartier de Silom (où se trouve le centre commercial Central Silom - Rama IV)

·        le quartier de Sam Yan (Rama IV)

·        le carrefour de Phaya Thai (centre commercial de MBK)

·        le quartier de Ratchatewi (Avenue Petchaburi)

·        la place du monument de la Victoire (Victory Monument)

·        la place du Siam (Siam Square - Rama I)

·        le carrefour de Way

·        la quartier de Din Daeng

·        le quartier de Pratunam

·        le carrefour de Ratchaprasong

·        le parc Lumpini

·        la rue Klong Toei

·        le carrefour d’Asoke (où se trouve le centre commericial Terminal 21),

·        l’avenue Ratchadamnoen (quartier ministeriel)

·        le carrefour de Phetchaburi

·        l’avenue Yaowarat (le quartier chinois).

Les rassemblements se concentreraient d’abord dans sept parties de la ville : Pathumwan (où se situe le Bangkok Art and Culture Center), Ratchaprasong, Lumpini, Asok, Monument de la Victoire, Lat Phrao et Chaeng Wattana. Des marches seraient aussi organisées, notamment dans le quartier de Thon Buri.

Ces points recouvrent l’étendue des quartiers commercial et financier de Bangkok (à partir des avenues de Petchaburi et de Rama I sur laquelle se trouvent les grands centres commerciaux de la capitale - Siam Paragon, Central World, MBK…), ainsi que ceux de Bang Rak, China Town et du quartier ministériel (Avenue de Ratchadamnoen).

Ainsi, il est recommandé d’éviter tout déplacement inutile dans ces lieux.

Par ailleurs, si les organisateurs de ce mouvement affirment qu’ils n’ont pas l’intention d’entraver les transports en commun (bus, BTS et métro) ou de bloquer les aéroports, il convient néanmoins de tenir compte de probables difficultés de circulation et donc d’anticiper tout déplacement dans la ville, notamment vers les aéroports, en se ménageant une marge confortable.

Il est recommandé d’éviter tout rassemblement et toute manifestation qui pourraient dégénérer et devenir violents.

Site de l’ambassade de France:

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/thailande-12322/

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