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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 16:57

Une intéressante interview de Yingluck Shinawatra, Première ministre de Thaïlande, par Florance Compain du Figaro peut avant sa visite en France. La lèse-majesté, le pouvoir de l'armée thaïlandaise, la réconciliation et la Guerre dans le Sud y sont abordés entre autres.

Lien de l'interview:

http://www.lefigaro.fr/international/2012/07/17/01003-20120717ARTFIG00514-yingluck-shinawatra-je-ne-suis-pas-une-marionnette.php

 

LE FIGARO - Pour votre première visite officielle en Europe, vous vous rendez en France du 19 au 21 juillet: quel est l'objet de ce voyage?

YINGLUCK SHINAWATRA - La France est un partenaire important de la Thaïlande. Nous allons discuter des échanges commerciaux bilatéraux. Et puis, je suis comme tous les Thaïlandais, j'aime me rendre à Paris.

LE FIGARO - Votre mandat a débuté dans des conditions difficiles, votre gestion des graves inondations qui ont frappé Bangkok, la capitale et le pays a été critiquée…

YINGLUCK SHINAWATRA - Je savais que la vie politique n'était pas tendre, mais je ne m'attendais pas à une catastrophe naturelle majeure dès le premier jour de mon entrée en fonction. Malgré les difficultés, j'ai chaque jour été fière d'être à ce poste.

LE FIGARO - De quoi êtes-vous le plus satisfaite?

YINGLUCK SHINAWATRA - J'aime les choses concrètes: la réduction du taux d'imposition des sociétés de 30 à 23 % cette année et l'augmentation de 40 % du salaire minimum, à 300 bahts par jour.

LE FIGARO - Vous êtes parfois décrite comme une marionnette de l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra. Êtes-vous influencée par votre frère?

YINGLUCK SHINAWATRA - Je ne peux pas vous répondre non, car nous faisons partie de la même famille. Mais je suis capable de prendre mes propres décisions. Je ferai mes preuves. Je prends les décisions et je les applique en m'adaptant aux circonstances. Et, comme souvent les femmes le font, je surveille les détails.

LE FIGARO - Son retour au pays est au cœur de toutes les conversations. Quand pourra-t-il rentrer?

YINGLUCK SHINAWATRA - Je ne sais pas. Je ne peux pas vous dire.

LE FIGARO - Depuis sept ans, le pays est divisé entre les «chemises jaunes» monarchistes et les «chemises rouges», paysans et ouvriers nostalgiques de l'ex-premier ministre Thaksin. Y a-t-il des progrès dans le processus de réconciliation?

YINGLUCK SHINAWATRA - Nous suivons les recommandations de la commission «vérité et réconciliation». Nous avons démarré la compensation financière des victimes des violences politiques, ce qui englobe les «chemises jaunes», les «chemises rouges» et les militaires. Cela permettra de désamorcer les tensions, puis de se parler pour trouver une issue.

LE FIGARO - L'armée est un acteur important de la politique thaïlandaise. Craignez-vous un nouveau coup d'État militaire?

YINGLUCK SHINAWATRA - Le passé a prouvé que les coups d'État ne mènent le pays nulle part. C'est pour éviter que cela ne se reproduise que nous mettons en œuvre cette politique de réconciliation nationale.

LE FIGARO - En Thaïlande, la loi sur le crime de lèse-majesté est l'une des plus répressives au monde: 33 inculpés en 2005, plus de 400 en 2011. Faut-il l'amender?

YINGLUCK SHINAWATRA - Le problème n'est pas la loi, mais son utilisation abusive. Nous devons veiller à ce qu'elle ne serve plus à des fins politiques.

LE FIGARO - En huit ans, plus de 5500 personnes ont été tuées dans l'extrême sud de la Thaïlande. Comment stopper le cycle de violences?

YINGLUCK SHINAWATRA - Notre politique se base sur l'écoute, la main tendue et le développement. Grâce à notre programme de développement économique du sud de la Thaïlande, à l'augmentation du budget pour améliorer les conditions de vie et le niveau d'éducation, les opinions se rapprocheront.

 

Photo ci-dessous: Yingluck Shinawatra et le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault à Paris

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