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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 11:08

De même que Somyot Phrueksakasemsuk, rédacteur en chef de Red Power, des dizaines de Thaïlandais croupissent derrière les barreaux sous le coup de la loi de lèse-majesté. Surachai Sa-darn (Surachai Danwattananusorn), le dirigeant du mouvement post-maoïste "Red Siam" (Siam Rouge) est l'un d'eux.

Surachai est un ancien chef de guérilla communiste et a été arrêté une première fois en 1987. Après avoir été condamné à la prison à perpétuité, il a été amnistié quelques années plus tard.

Après le coup d'Etat de 2006, il a fondé le mouvement "Red Siam" qui s'est rallié aux Chemises rouges en 2008 avant de prendre ses distances avec la direction de l'UDD en mars 2010 suite à un désaccord sur la stratégie à suivre.

Surachai a été convoqué une première fois par la police le 10 mars 2009, suite à une accusation lèse-majesté liée à un discours qu'il avait prononcé lors d'un rassemblement public le 15 décembre 2008 à Sanam Luang. Il n'a pas été détenu cette fois là.

En octobre 2010, le gouvernement d'Abhisit Vejjajiva a décidé de poursuivre Surachai pour lèse-majesté. Les procureurs ont décidé d'inculper l'activiste anti-coup.

 

Surachai Sa-darn le 10 février 2011, quelques jours avant son arrestation

Surachai.jpg

 

Surachai a été arrêté le matin du 22 février 2011 à Nonthaburi. Il est détenu sous une accusation de lèse majesté depuis le 22 février 2011 pour un discours qu'il a prononcé en décembre 2010. Peu après son arrestation, il déclara:

"Je n'ai ni avoué ni nié quoi que ce soit. Mais je me battrai pour dire que "la puissance du dessus" nous a tiré vers le bas... nous voulons que cette situation change! Est-ce que ce sera possible, par exemple pour la Thaïlande, d'être comme le Japon?! Annuler la loi 112 est la raison de mon combat. Je ne m'inquiète pas d'être libéré sous caution car j'ai pris mon parti de ma situation et je veux voir des changements se produire. Je veux envoyer un signal à "la puissance ci-dessus" pour qu'elle sache qu'il y a actuellement une grave crise institutionnelle. Le sentiment anti-monarchie est très fort aujourd'hui. Il y aura une guerre civile si le gouvernement continue à être autorisé à continuer de contrôler le pays, car il y a déjà eu un massacre impliquant des manifestants à Rachaprasong ... Si nous permettons que cela continue, cela va finir comme au Moyen-Orient. Par conséquent, dans ce cas, ma façon de combattre n'est pas de rechercher ma libération, mais de lutter pour le "changement". Le "pouvoir au-dessus" doit trouver une solution au problème de ce pays. Je me battrai pour cela, plutôt que "pour moi"."

En avril 2011, l'épouse de Surachai a déclaré que "l'état mental de son mari était bon, mais que sa condition physique n'était pas bonne en raison de son âge (69 ans) et de l'environnement dans la prison. Sa demande de liberté sous caution a été rejetée, et il sent maintenant qu'il ne sera probablement jamais libéré. Sa femme a dit que son mari avait rédigé un testament au cas où il décèderait en prison. "
Surachai s'est vu refusé la liberté sous caution à plusieurs reprises.

Suite à cela, il a pris la décision stratégique de plaider coupable. Le 28 Février 2012, près d'un an après son arrestation et emprisonnement, Surachai a été condamné à 15 ans de prison pour son discours prononcé à la fin de 2010. Sa peine a été réduite de moitié (7 ans et demi) suite à son plaidoyer de culpabilité.

Libérez Somyot demande la libération de Surachai ainsi que celle de tous les prisonniers politiques.

 

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