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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 16:23

La chaine de télévision thaïlandaise Thai TV PBS avait programmé un programme en plusieurs épisodes sur l'avenir de la monarchie en Thaïlande. Après la diffusion du premier épisode, une cinquantaine de Chemises jaunes ont manifesté devant les bureaux de la chaine de télévision en demandant l'arrêt des programmes. Suite à cela, la diffusion des épisodes suivants a été annulée. Voici l'article de Giles Ji Ungpakorn suite à cette annulation:

Le gouvernement de Yingluk menace la liberté des médias afin de défendre la monarchie
Le vice-Premier ministre Chalerm Yubamrung a ordonné à la Police nationale thaïlandaise d'enquêter sur les participants et les producteurs d'un récent programme de la chaine de télévision Thai TV PBS qui a discuté de l'avenir de la monarchie. Chalerm, un politicien gangster bien connu, et l'un des membres du cabinet de Yingluk les plus importants, a déclaré à la presse qu'il était "mal" de diffuser un tel programme. Le gouvernement a le devoir de protéger la monarchie selon Chalerm. Évidemment, il ne voit aucune nécessité de protéger la démocratie, la liberté de la presse ni la liberté d'expression. Un porte-parole de la police nationale a déclaré à la presse que la police avait mis en place une équipe d'enquêteurs et que les personnes impliquées dans le programme pourraient bien "aller en prison". Auparavant, le chef de l'armée et grande gueule, le général Prayut Junocha, avait condamné le programme de télévision et dit que ceux qui étaient mécontents du rôle actuel de la monarchie "devraient quitter la Thaïlande". En 2010 Prayut était l'un des responsables du massacre de près de 90 manifestants chemises rouges pro-démocratie désarmés.
Qu'est-ce que les participants à l'émission de télévision "Résolution du Problème" (Torp Jode) disaient? Dans la 5ème et dernière partie, le Dr Somsak Jeamteerasakul de l'Université Thammasart discutait du rôle futur de la monarchie thaïlandaise avec Sulak Siwarak. Somsak suggérait que la monarchie soit réformée pour en faire une véritable "monarchie constitutionnelle", comme en Grande-Bretagne. Il a suggéré de se débarrasser de la lèse-majesté afin que l'institution puisse faire face à l'examen du public et faire en sorte que la monarchie soit séparée de la politique. Somsak a ajouté que le gouvernement élu devrait être le conseiller du monarque à la place du Conseil privé. Bien que Sulak semblait d'accord avec Somsak, il a affirmé que le "temps n'était pas venu" et que les thaïlandais étaient faibles et enfantins et devait donc s'appuyer sur la monarchie. Sulak prétend être un monarchiste extrême, mais sa principale caractéristique est d'être un extrême égoïste.
Le gouvernement du Parti Pua Thai de Yingluk chante sur le même air que les chefs militaires et les royalistes. Ils pensent tous bien évidemment qu'il ne peut y avoir aucune place pour le débat public sur les réformes du rôle de la monarchie et que toute personne qui prend part à ces discussions devrait être enfermée en prison. Certains partisans occidentaux du gouvernement Yingluk, en particulier ceux du blog "Political Prisoners in Thailand" et ceux associés à l'avocat Robert Amsterdam ont, dans le passé, essayés de prétendre que le gouvernement actuel avait cessé d'utiliser lèse-majesté. Ils affirment également que Yingluk subit une forte pression de l'armée. Cela va à l'encontre de ce qui s'est réellement passé par rapport aux prisonniers pour crime de lèse-majesté depuis l'élection de 2011, ainsi qu'aux fonds publics alloués au blocage et à la poursuivre des sites Web et des utilisateurs d'Internet accusés de lèse-majesté. Cette dernière attaque du gouvernement sur les personnes impliquées dans le programme PBS TV prouve que Yingluk et le Parti Pua Thai ont choisis le camp des militaires contre la liberté d'expression et les véritables réformes démocratiques. Toutes les autres excuses vis-à-vis de ce gouvernement, que ce soit celles des commentateurs occidentaux ou des Thaïlandais chemises rouges, ne sont pas viables.
Même si, à la fin, il n'y a pas de poursuites réelles contre les participants à l'émission de télévision, les actions de Chalerm et de la police font planer une menace inacceptable et grave pour la liberté des médias.
À la fin de 2008, j'ai été tenu de me présenter à la police suite à des accusations de lèse-majesté pour avoir écrit un livre critiquant le coup d'Etat militaire de 2006. La police a estimé que c'était une grave offense d'avoir posé la question suivante dans mon livre: "Le monarque constitutionnel doit-il protéger la constitution d'un coup d'Etat militaire?" Le coup d'Etat militaire de 2006 était justifié par l'armée comme étant "nécessaire" pour protéger la monarchie.

Pour lire la suite de l'article, cliquez sur le lien suivant: http://redthaisocialist.com/francais/402-le-gouvernement-de-yingluk-menace-la-liberte-des-medias-afin-de-defendre-la-monarchie.html

 

Photo ci-dessous: Giles Ji Ungpakorn

 

giles

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