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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 13:15

Le 24 avril, l'équipe de défense juridique de Somyot Prueksakasemsuk demandera à la Cour constitutionnelle d'examiner si la peine prévue pour l'article 112 du Code criminel (la loi lèse-majesté), est trop sévère, et si l'association de la loi à la sécurité nationale est contre la constitution, a expliqué Sukanya, la femme de Somyot, au journal en ligne Prachatai.
Le 20 avril, quatre témoins de l'accusation ont témoignés à l'audience du procès de Somyot auprès de la Cour Pénale de Bangkok.
Krissada Jaisuwan, qui avait travaillé pour le magazine "Voice of Taksin" (La Voix de Taksin) pendant 4 mois, et dont le travail consistait à relire les articles et sélectionner les images pour les accompagner, a témoigné qu'il avait lu l'article intitulé "Plan sanglant" écrit sous le pseudonyme de Jit Pollachan, et qu'il ne pensait pas qu'il y avait un passage qui faisait directement référence au roi, mais il a estimé que l'écrivain avait une mauvaise attitude envers la monarchie.
D'après ce qu'il a compris, l'article faisait allusion à la monarchie deux fois, la première étant une comparaison de l'assassinat du roi Taksin, il y a plus de deux cents ans, avec la persécution de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, et la deuxième fois l’article parlait "d'un plan organisé depuis un bâtiment élevé d'un certain hôpital". L'avocat de la défense a fait valoir que ces passages ne constituent pas de la lèse-majesté, parce que l'histoire du roi Taksin était une histoire très médiatisé, et la mention d'un certain hôpital ne faisait pas référence au roi, mais aux conseillers privés.
Krissada a affirmé que normalement tous les articles devaient être soumis à Somyot pour qu'il les vérifie et les relise, et qu'il faisait ensuite une seconde relecture. Toutefois, la production de l'édition citée dans l'accusation était sur le point de paraitre lorsque les articles ont été ajoutés, de sorte qu'il ne savait pas si Somyot avait eu le temps de les vérifier ou non.
Harirak Suksathu, un distributeur des magazines de Somyot "Voice of Taksin" et "Red Power", a témoigné qu'il avait distribué le magazine "Voice of Taksin" pendant 6 ou 7 mois avant que le Département des Enquêtes Spéciales (DSI) vienne le chercher à son bureau. Il a dit qu'il n'était pas sûr si, oui ou non, Somyot était le titulaire du permis autorisé à publier le magazine. Il savait juste que Somyot était journaliste et écrivain. Et que c'était Somyot qui lui avait demandé de distribuer le magasine.
Au cours du contre-interrogatoire, l'avocat de la défense a déclaré que le magazine était supervisé par plusieurs personnes, et que Somyot était juste l'une d'elle.
Charinrat Ingphongphan a témoigné qu'il avait travaillé avec Somyot à la fin de 2009 en tant que vendeur du magasine. Il n'a reçu aucune rémunération, mais il y avait une commission de 40% sur ses ventes. Il a travaillé de 4 à 5 mois et a dû arrêter en raison de problèmes de santé et parce qu'il était inquiet pour sa propre sécurité car il devait vendre le magasine lors de manifestations des Chemises rouges (en avril-mai 2010 à Bangkok lors de la répression).
Il a reçu une citation à comparaître au DSI à deux reprises, mais la première fois, il ne l'a pas su immédiatement et, après consultation d'un avocat, on lui a conseillé de ne pas y aller. Le DSI a menacé dans la seconde convocation que s'il ne se présentait pas, il serait l'objet de poursuites.
Au bureau du DSI, on lui a demandé de lire les articles. Quand il a dit aux enquêteurs, après avoir lu les articles une première fois, qu'il ne comprenait pas, un enquêteur a jeté les magazines sur la table et dit: "Essayez de nouveau. Vous avez terminé une maîtrise. Vous n'avez aucune idée de ce qu'est que cette petite chose?" On lui a également dit que, s'il ne disait pas la vérité, il aurait lui-même des problèmes, et que s'il n'était pas d'accord pour être un témoin de l'accusation, il serait poursuivi pour vente illégale d'imprimés. Donc, il a lu les deux articles de nouveau, et fait remarquer que l'un d'eux constituait de la lèse-majesté, mais qu'il ne comprenait pas le sens de l'autre.
Somchai Sangrattanamanidet, le directeur du Bureau des Avocats du Ministère des Revenus, a témoigné sur la question juridique des paiements d'impôts de la Direction générale des biens de la Couronne. Il a expliqué que la propriété privée des gens normaux ou des membres de la famille royale n'était pas exonéré de l'impôt, de sorte que toutes les propriétés, y compris celles sous la supervision du Bureau de Gestion des Avoirs Personnels de Sa Majesté, étaient assujetties à l'impôt. Toutefois, le Bureau de la Propriété de la Couronne est exonéré d'impôt, même s'il gagne un revenu grâce au placement de ses biens, a-t-il spécifié.
Environ 15 personnes ont assisté à l'audience, y compris Yamina Guerfi ​​de la section de l'Union européenne qui s’occupe de la politique, de la presse et de l'information.
Les audiences des témoins à charge se poursuivront, à partir de 9 heures, les 24 et 26 Avril, et celles de témoins de la défense les 1er et 4 mai à la Cour Pénale, située Ratchadapisek Road à Bangkok. Somyot témoignera devant la cour le 1er mai.

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