Déclaration de Free Somyot
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Le Réseau des familles victimes du 112, la Clean Clothes Campaign, la Campagne Free Somyot et la Thai Labour Campaign déplorent vivement la condamnation du défenseur des droits humains et
rédacteur de magazine, Somyot Prueksakasemsuk. Le 23 janvier 2013, la Cour pénale de Bangkok l'a déclaré coupable des 2 chefs d'accusation violant l'article 112 du Code pénal (la loi de
lèse-majesté) et l'a condamné à 11 ans de prison.
Somyot est un prisonnier d'opinion. Il a été condamné uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d'expression et d'opinion. Il est emprisonné depuis avril 2011 pour la publication de
deux articles jugés insultants envers la monarchie. Le verdict d'aujourd'hui est un coup sérieux à la primauté du droit en Thaïlande et contribuera davantage à la culture de la censure qui est
confirmé par l'utilisation de la loi de lèse-majesté.
Ce verdict constitue une violation du droit international envers les droits de l'homme, notamment du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), que la Thaïlande a
ratifié. À l'heure actuelle, la Thaïlande cherche à obtenir un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, où sa contribution "au maintien de la paix et la sécurité
internationales et aux autres fins de l'Organisation," (article 23.1 des critères d'adhésion de la CSNU), y compris "le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales" (article 1.3
de la Charte des Nations Unies) seront examinés.
Si la Thaïlande souhaite être en conformité avec ses obligations internationales, qui sont de respecter et de protéger les droits fondamentaux, le verdict injuste contre Somyot devrait être
rapidement annulé en appel. En outre, alors que l'appel est envisagé, son droit constitutionnel à la liberté provisoire sous caution devrait être maintenu afin qu'il puisse retrouver sa famille,
mieux faire face à ses problèmes de santé, et préparer convenablement sa défense.
Un prisonnier politique est un détenu de trop. Nous appelons la Thaïlande à libérer Somyot ainsi que toutes les autres personnes détenues pour des motifs politiques et mettre fin à toutes formes
de harcèlement à leur encontre.
La loi de lèse-majesté de Thaïlande interdit toute parole ou tout geste qui "diffame, insulte ou menace le Roi, la Reine, l'Héritier présomptif, ou le Régent".
Cette loi place le pays en violation de ses obligations juridiques internationales qui sont de respecter les normes internationales de la liberté d'expression.