Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 17:40

Un article de Giles Ji Ungpakorn

Lien de l'article:

http://uglytruththailand.wordpress.com/2014/06/01/total-silence-from-the-human-rights-commission-and-ngos-as-hundreds-of-pro-democracy-academics-and-activists-arrested/

 

Alors que des centaines d'universitaires et de militants pro-démocratie ont été arrêtés par la junte militaire thaïlandaise, il est évident pour n'importe qui d'entre ceux qui ne possèdent ne serait-ce qu'un demi-cerveau qu'il s'agit d'un coup d'Etat pour détruire les Chemises rouges et le mouvement pour la démocratie dans son ensemble. Les Chemises jaunes et les truands anti-démocratiques, qui ont utilisé la violence afin de saboter les élections, ont été vite libérés et se sont eux-mêmes photographiés en uniforme de l'armée dans le cadre de leurs célébrations.

Mais nous assistons à un silence total de la Commission Nationale des Droits de l'Homme ainsi que des universitaires traditionnels, aussi bien sur le coup d'Etat que sur ​​ses violations flagrantes des droits de l'homme.

J'ai observés les diverses déclarations publiées sur le journal en ligne "Prachatai" depuis le coup d'Etat et nous pouvons voir une tendance claire se dégager.

Les ONG

Alors que les militants courageux défient la junte en prenant part à des "flash mobs" (petites manifestations rapides et spontanées) et des manifestations de masse à Bangkok ainsi que dans d'autres villes, un certain nombre d'organisations ont fait des déclarations qui condamnent sans réserve le coup d'Etat. Ces organisations comprennent l'Assemblée pour la Défense de la Démocratie, l'Assemblée des Pauvres, Le groupe 24 Juin pour la Démocratie (le groupe de Somyot), Les Habitants des Bidonvilles des 4 Régions, le Parti Populaire Commun, le Groupe des 91 Universitaires et des étudiants du Sud, la Fédération des étudiants de l'Isarn, P-Move & YPD, le Réseau Communautaire pour la Réforme de la Société et la Politique, les militants non-violents de Kotom Araya et les Diplômés Bénévoles pour la Défense de la Démocratie. D'autres groupes, y compris les groupes de gauche et des militants de la rue n'ont pas fait de déclarations, mais se sont opposés au coup d'Etat par leurs actions.

Un deuxième groupe de gens ont critiqué le coup d'Etat mais l'ont en même temps justifié. Ils prétendent que "les deux camps de la fracture politique" étaient responsables de la crise et doivent faire amende honorable. En termes pratiques, cela signifie que ceux qui ont gagné les élections et ceux qui voulaient protéger le processus démocratique seraient aussi "coupables" que ceux qui ont utilisé la violence dans les rues afin de saboter les élections ou utilisé leurs rôles illégitimes dans les tribunaux pour contrecarrer la démocratie. C'est une manière doucereuse d'essayer de se faire passer pour démocratique tout en soutenant le coup d'Etat. Telle est la position du Comité national de coordination des ONG et également  de 11 ONG telles que FTA watch, Bio Thai, Fondation du Mouvement Progressiste des femmes et hommes, Amis du Peuple, l'Association des consommateurs et la Fondation pour la promotion de l'emploi et du travail. Ils demandent un retour à la démocratie "à la première occasion", une chose pour laquelle le général Prayut serait facilement d'accord car aucun délai n'est exigé. De plus, le Comité national de coordination des ONG semble être plus préoccupé à s'opposer à la proposition de la junte de reprendre les projets d'infrastructure à grande échelle que de se soucier des violations des droits démocratiques.

Un troisième groupe de gens acceptent le coup et essaye de donner des conseils à la junte. Cela comprend le Thailand Development Research Institute, des universitaires en sciences politiques de Thammasart et la Société pour empêcher le Réchauffement Climatique.

En 2006, la plupart des ONG ont accepté le coup d'Etat et ont pris part aux faux comités "réforme" de la junte. Certains universitaires "d'ONG" ont même fait partie du parlement nommé par la junte.

Durant la dernière décennie, les ONG thaïlandaises ont cessé d'être des avocats ou des militants pour la liberté et la démocratie et ont traité la majorité des citoyens avec mépris. Pour lire plus de détails à ce sujet, voir: "Pourquoi la plupart des ONG thaïlandaises rangé du côté des royalistes conservateurs contre la démocratie et les pauvres" dans le lien suivant (en anglais): http://www.scribd.com/doc/221530131/Why-have-most-Thai-NGOs-chosen-to-side-with-the-conservative-royalists-against-democracy-and-the-poor

Les vrais militants pour la liberté et la démocratie participent aux "flash mobs" et aux manifestations de rue où se trouvent dans les prisons de la junte ou encore parmi les Chemises rouges. Toutefois, la direction chemise rouge de l'UDD et de nombreux politiciens du Parti Pua Thai, y compris Yingluk, ont jeté l'éponge. Les dirigeants de l'UDD appellent au calme et ils ont essayé de démobiliser le mouvement depuis l'élection de Yingluk en 2011. Les photos de Yingluk allant docilement se livrer à la junte sont en contraste avec les actions de ceux qui ont refusé de se livrer à cet organisme illégitime.  Chaturon Chaisang, un ancien ministre de l'éducation, a été arrêté au Club des correspondants étrangers. Il fait maintenant face à un tribunal militaire et risque deux ans de prison. D'autres tentent de traverser la frontière pour demander l'asile politique. Les dirigeants de l'UDD auraient pu facilement faire quelque chose comme cela dans le but de mener la lutte pour la démocratie à partir de l'étranger ou dans la clandestinité. Mais ils ont échoué. La nouvelle direction devra désormais se composer de militants de base.

Arrestation de Chaturon Chaisang

Arrestation de Chaturon Chaisang

Partager cet article
Repost0

commentaires