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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 15:20

Un article de Numnual Yapparat

Lien:

https://uglytruththailand.wordpress.com/2014/09/07/the-thai-army-will-never-be-able-to-solve-the-problem-in-patani/

 

Le référendum sur l'indépendance en Écosse va avoir lieu dans deux semaines. Les principales questions qui ont été évités depuis si longtemps, comme les inégalités, l'austérité, la corruption, la cupidité des banquiers et les attaques contre l'aide sociale, ont été discutées dans des forums à l'échelle nationale.

Qu'en est-il en Thaïlande? Pourquoi le peuple de Patani ne pourrait-il pas bénéficier du même type de référendum? Il a exigé l'indépendance ou tout au moins une certaine forme de réelle autonomie depuis plus d'un siècle. Les gens devraient avoir le droit de choisir leur destin et de se gouverner. Cependant, pour la classe dirigeante thaïlandaise, autonomie et indépendance sont des mots tabous.

Le conflit de Patani remonte à la fin du 19ème siècle. La violence à Patani a pour origine le processus de construction de la nation thaïlandaise et la colonisation ultérieure de diverses communautés ethniques dans un Etat centralisé, gouverné directement à partir de Bangkok, à la fin du 19ème siècle. La construction de la nation thaïlandaise peut être comprise comme une tentative des dirigeants de Bangkok pour créer un état capitaliste moderne et centralisé, à l'image des Etats capitalistes coloniaux qui ont été créés par les Britanniques, Néerlandais et Français en Birmanie, en Malaisie, en Indonésie et en Indochine. Depuis, Bangkok a dirigé Patani comme une colonie.

Pour cette raison, le principal obstacle à l'autodétermination du peuple de Patani, est l'Etat thaïlandais et ses différents constituants, en particulier l'armée. La classe dirigeante thaïlandaise et les militaires ne concéderont pas sans lutte l'autonomie ou l'indépendance au peuple de Patani.

La répression de l'État thaïlandais a inclus une "Siamification" imposée via l'enseignement primaire, les violentes attaques de l'Etat contre ​​toute personne qui envisage la rébellion, l'assassinat et l'enlèvement de militants ainsi que le massacre de villageois innocents. Cela n'a pas cessé, même aujourd'hui.

L'Etat thaïlandais utilise toujours des tactiques oppressives brutales contre les Malais musulmans. Les soldats pénètrent dans les maisons des gens sans mandats. Les gens sont arrêtés, fouillés et mis en prison. Les processus d'interrogatoire sont extrêmement violents. Seuls les groupes de droits de l'homme progressistes osent défendre ces personnes innocentes. L'armée et la police réagissent aux accusations de violations des droits de l'homme, de disparitions forcées et de torture, en utilisant des méthodes criminelles et en engageant des poursuites judiciaires contre les défenseurs des droits de l'homme.

Somchai Neelapaijit était un avocat et militant des droits de l'homme. Il a disparu en mars 2004 après avoir représenté des accusés qui avaient été torturés afin "d'admettre leur culpabilité" dans une affaire de terrorisme. Cet événement s'est produit sous le gouvernement Taksin. Les autorités qui ont commis le crime contre Somchai Neelapaijit sont toujours en liberté.

Dans une affaire récente, l'armée a accusé Mlle Pornpen Khongkachonkiet de diffamation. Elle est la directrice de la Cross Cultural Foundation, une organisation qui surveille et documente sur les cas de torture et de mauvais traitements en Thaïlande. Elle a reçu un mandat de la police le dimanche 24 août 2014.

S'ils peuvent adopter une telle brutalité contre les musulmans malais de Patani alors ils peuvent également appliquer les mêmes tactiques désagréables au reste des citoyens thaïlandais. Il devrait être évident que la lutte pour l'autodétermination de Patani est étroitement liée à la lutte pour la démocratie et la liberté en Thaïlande dans son ensemble. Pour atteindre ces deux objectifs, le pouvoir et l'influence de l'armée thaïlandaise doivent être réduits et les lois draconiennes qui limitent la liberté d'expression, comme la loi martiale et la loi de lèse-majesté doivent être abrogées.

Nous avons besoin d'une lutte collective. Les militants pro-démocratie doivent faire preuve d'une solide solidarité envers les Malais musulmans de Patani. La liberté pour tous les citoyens est le seul moyen de garantir nos droits.

Carte ethnique du sud de la Thaïlande (en jaune, les zones à majorité malaise)

Carte ethnique du sud de la Thaïlande (en jaune, les zones à majorité malaise)

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