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20 janvier 2017 5 20 /01 /janvier /2017 11:50

Un article de Giles Ji Ungpakorn

Lien:

https://uglytruththailand.wordpress.com/2017/01/15/thailand-is-run-by-barbarians-in-uniform/

 

Alors que certains prisonniers ont été libérés lors d'une amnistie traditionnelle à l'occasion de l'entrée en fonction d'un nouveau roi en Thaïlande, les prisons continuent à se remplir de prisonniers politiques.

Jatupat Boonpatraksa, alias "Pai Dao Din"

Jatupat Boonpatraksa, alias "Pai Dao Din"

La dernière victime de cette répression est Jatupat Boonpatraksa, plus connu sous le nom de "Pai Dao Din". Naturellement, Pai est simplement "coupable" de s'opposer au sanglant généralissime Prayut et à sa junte. Activiste étudiant bien connu et membre du groupe étudiant du nord-est "Dao Din", Pai a longtemps été une épine dans le pied des soldats qui ont détruit la démocratie et qui sont maintenant occupés à augmenter leur pouvoir et à s'enrichir. Le groupe Dao Din s'est joint au groupe étudiant de Bangkok, Mouvement pour une Nouvelle Démocratie, afin de protester contre la junte et sa nouvelle constitution autoritaire. Ces étudiants ont également dénoncé la corruption militaire.

Les barbares en uniforme sont allés chercher Pai pour le garder un moment. L'occasion s'est présentée quand le site internet de la BBC en langue thaïe a publié une biographie véridique du nouveau roi Wachiralongkorn. Après que Pai ait "partagé" ce post sur les médias sociaux, il a été sélectionné pour un traitement spécial: une inculpation de lèse-majesté. D'autres personnes qui avaient partagé ce post n'ont pas été inculpées et de toute façon, les citoyens thaïlandais ont le droit de connaître l'homme qui leur a été imposé comme nouveau roi par les militaires. Ironiquement, les Thaïlandais les plus politiquement conscients savent déjà que Wachiralongkorn est un voyou-gamin inintelligent.

Les audiences de Pai devant le tribunal ont été tenues en secret et on lui a refusé à maintes reprises la liberté sous caution même pour passer ses examens finaux, ce qui pourrait lui couter son diplôme universitaire. À cela s'ajoutent les dégoûtantes fouilles anales qu'il a dû subir "parce qu'il aurait pu introduire de la drogue en prison". Tout cela équivaut à de la brutalité gratuite, à une victimisation et à un manque total de justice.

Trois mille six cents personnes ont signé une pétition pour la libération de Pai et des groupes de militants ont effectué des visites de solidarité dans la prison. Les autorités ont essayé sans succès de saboter leur voyage en train. Malheureusement, nous attendons encore la construction d'un mouvement social de masse qui pourrait chasser effectivement la junte du pouvoir et libérer les prisonniers politiques.

Un groupe de militants allume des bougies devant la cour pour demander la libération de Pai

Un groupe de militants allume des bougies devant la cour pour demander la libération de Pai

Quand un groupe de militants a allumé des bougies en dehors de la cour pour demander la libération de Pai, une employée de la junte, Seup-pong Sipongkun, porte-parole des tribunaux, a averti les jeunes militants qu'ils étaient coupables "d'outrage au tribunal". La répression de la junte contre la liberté d'expression inclut l'interdiction de tout commentaire sur les tribunaux kangourou méprisables de Thaïlande!

Bien sûr, Pai ne devrait pas simplement être libéré sous caution. Les fausses accusations portées contre lui et tous les autres prisonniers politiques, tels que Somyot Pruksakasemsuk et ceux dont le nom n'est pas bien connu du public, devraient être abandonnées. De sa cellule, Somyot a envoyé à Pai une lettre ouverte pour stimuler le moral de l'étudiant.

Pendant ce temps, les dirigeants de l'UDD, ou de ce qu'on appelait les chemises rouges, ont été condamnés à des peines de prison pour diverses infractions, y compris la tenue d'une manifestation pacifique devant la maison de l'ancien premier ministre, le général Prem, il y a dix ans! Non seulement il y a un manque de justice en Thaïlande, mais les rouages ​​de l'injustice se déplacent à un rythme d'escargot. Bien sûr, aucun des Chemises jaunes qui ont bloqués Bangkok et occupés l'aéroport ne sont en prison. Le moine fasciste favori de Prayut, qui a perturbé les dernières élections, n'est lui non plus pas emprisonné.

Le généralissime Prayut a déclaré que la soi-disant "réconciliation" devrait avoir lieu sans la libération des prisonniers. Pourtant, l'existence de prisonniers politiques est la marque d'une société barbare et incivilisée. Les rites de Prayut sont connus pour être stupide et erratique, plus encore que ceux de Donald Trump. C'est presque comme s'il avait des hallucinations. Dans une de ses récentes sorties, il a dit qu'il croyait que la langue thaïlandaise pourrait devenir la langue internationale du monde et que la Thaïlande était devenue une super puissance. Peut-être rêvait-il d'être le dictateur du monde!

Des rapports de l'autre côté de la frontière en Birmanie indiquent que le gouvernement d'Aung San Suu Kyi maintient aussi le rythme des prisonniers politiques emprisonnés qui osent critiquer son équipe politique et ses amis proches, les généraux barbares. Les médias sociaux en Birmanie font face à des lois restrictives comme en Thaïlande. Il est bon de voir les deux régimes despotiques travailler en harmonie après des siècles de guerre entre les deux pays!

Juste pour ajouter à la barbarie, la brigade "Pendez-les et fouettez-les" en Thaïlande demande la peine de mort pour les politiciens qui causent des pertes sérieuses au trésor public à cause de leur corruption. Naturellement, les généraux corrompus qui ont forcé leur chemin au pouvoir à la pointe des armes à feu, puis se sont nommés, ainsi que leurs amis et leurs parents, dans de multiples emplois lucratifs d'État, continueront à jouir de l'impunité. De même que les généraux et les membres de la famille royale qui gaspillent l'argent de l'État pour des armes, des chars et des styles de vie somptueux.

Ce pays est gouverné par des barbares.

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