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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 12:37

Les autorités thaïlandaises ont arrêté neuf chemises rouges après avoir saisi des armes militaires dans neuf endroits différents dans le Centre et le Nord-est de la Thaïlande, affirmant que les armes étaient destinées à être utilisées pour assassiner Prayut, le chef de la junte militaire.

Le 18 mars 2017, des policiers et des soldats ont fouillé une maison dans la province de Pathum Thani appartenant à Thirachai Utarawichian, un Chemise rouge anti-établissement liée à Wuthipong Kachathamkun surnommé Ko Tee.

Après avoir arrêté Thirachai, le même jour, les autorités ont arrêté huit autres personnes dans différents endroits du Centre et du Nord-est de la Thaïlande.

Les huit personnes sont Prathueang Onlamun, Palida Rueangsuwan, Thanachot Wongchanchomphu, Suriyasak Chatphithakkun, Bunsong Khotchapradit, Wanchaichana Khrutchaiyan, Udomchai Nopsawat et Aem-sur Watkaew. Elles seraient toutes prétendument liées à Wuthipong.

A gauche Palida Rueangsuwan, une des neuf personnes arrêtées, aux cotés du dirigeant chemise rouge Jatuporn Pronpan (photo de 2012)

A gauche Palida Rueangsuwan, une des neuf personnes arrêtées, aux cotés du dirigeant chemise rouge Jatuporn Pronpan (photo de 2012)

Selon le général Chakthip Chaijinda, chef de la police royale thaïlandaise, les autorités ont confisqué des armes militaires telles que des fusils d'assauts M16, des lance-grenades M79 et leurs munitions, ajoutant que certaines de ces armes auraient été volées aux soldats durant les violences politiques d'avril-mai 2010. Bizarrement, les armes présentées sont toutes neuves comme on peut le voir sur la photo. Et cette présentation avec ces armes posées sur une bannière chemise rouge fait trop penser à une mise en scène.

Les armes prétendument saisies

Les armes prétendument saisies

Le chef de la police a déclaré que les armes faisaient partie d'un complot visant à assassiner le général Prayut Chan-o-cha, chef de la junte et premier ministre, et devaient être utilisées contre les autorités déployées pour contrôler le temple de Dhammakaya à Pathum Thani (Ce qui fait beaucoup d'utilisations pour la vingtaine d'armes prétendument saisies).

Wuthipong, un ancien animateur de radio chemise rouge qui a fui le pays en 2014, a rejeté l'allégation des autorités, affirmant que les armes ne lui appartenaient pas et que l'opération avait été "mise en scène" par les autorités afin de dépeindre les Chemises rouges comme un groupe armé violent .

Il a ajouté qu'il était absent du pays depuis des années et qu'il n'avait aucun motif de s'engager dans un complot présumé d'assassinat ou de créer un chaos autour du temple de Dhammakaya, ajoutant qu'il craignait pour la sécurité des neuf personnes qui sont maintenant sous la garde des militaires.

Alors que Ko Tee [Wuthipong Kachathamakul] niait que les armes lui appartenaient, les policiers ont finalement admis qu'il était en fuite depuis le début de 2014... Le général Chakthip a déclaré que la police avait essayé de contacter le Cambodge pour l'extradition de M. Wuthipong, mais n'avait reçu aucune réponse utile."

Maintenant, la police affirme que Ko Tee "aurait joué un rôle de premier plan dans la collecte des armes pour soutenir le temple et qu'il doit donc être considéré comme une menace pour la sécurité nationale...". Cette "intrigue" a été mise au point sans doute pour obtenir son extradition.

Ensuite, le Bangkok Post a rapporté que la junte "s'était engagée à demander l'extradition du leader chemise rouge Wuthipong Kochathamakun, alias Ko Tee, du Laos après la découverte d'une énorme cache d'armes par les autorités dans une maison à Pathum Thani". Etrangement, après avoir auparavant prétendu qu'il était au Cambodge, ils ont ensuite affirmé qu'il était au Laos. Difficile de croire des services qui changent de version comme on change de chemise.

Wuthipong Kachathamakul alias Ko Tee

Wuthipong Kachathamakul alias Ko Tee

Le général Prawit Wongsuwan a déclaré qu'il voulait que M. Wuthipong soit traduit en justice, étant donné que les armes ont été retrouvées chez lui, ajoutant que les autorités contacteront les autorités du Laos pour demander l'extradition de M. Wuthipong.

En fait, ils le veulent vraiment pour lèse-majesté car Ko Tee s'est affirmé républicain, et ils semblent prêts à utiliser des moyens extrêmes pour l'obtenir.

Début février, la junte avait fait pression sur le Laos pour que ce pays extrade les anti-monarchistes thaïlandais qui s'y sont réfugié. Et maintenant apparait cette soi-disant "menace de mort" contre le dictateur Prayut. Difficile de croire aux coïncidences dans ce cas.

Sources

http://www.prachatai.org/english/node/7014

et

https://thaipoliticalprisoners.wordpress.com/2017/03/20/the-ko-tee-plot-and-extradition/

Post-scriptum: Aujourd'hui, le blog Libérez-Somyot a 5 ans et cet article est sa 120ème publication.

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