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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 13:07

Un article de Chatwadee Rose Amornpat

Lien:

https://thaipoliticalprisoners.wordpress.com/2015/07/13/rose-on-rindas-case/

 

La Suisse était connue depuis longtemps parmi les voleurs de grand-chemin, y compris les politiciens véreux, les hommes d'affaires super-riches et les fonctionnaires corrompus de Thaïlande comme étant leur choix de destination pour y déposer leur richesse et butins mal acquis venus de leurs activités illégitimes. Ces voleurs comprenaient également des fraudeurs, des propriétaires de tripot, des trafiquants du sexe, des trafiquants de drogue et d'importants royalistes thaïlandais qui ne paient pas leur juste part d'impôts.

Cela était dû au fait que le droit suisse avait ancré le secret bancaire en 1934, ce qui faisait que c'était une infraction pénale de révéler l'identité d'un client.

Mais ces dernières années, le gouvernement suisse a décidé de sévir contre les criminels étrangers qui déposent leurs butins dans les banques suisses, ces dernières étant condamné à une lourde amende et l'identité des déposants étant révélée. Ainsi, ces criminels, y compris les criminels thaïlandais, retirent leur argent de Suisse et ceci à une vitesse assez rapide.

Les États-Unis ont pris la position la plus ferme. Ils veulent que 11 banques suisses leur révèlent les noms de leurs clients américains. Dans ce qui est la première grande brèche du secret bancaire suisse, UBS a accepté en 2009 de payer une amende de 780 millions de dollars pour avoir aidé l'évasion fiscale et a remis les données de plus de 4400 comptes. Quelques mois plus tard, plusieurs autres banques ont remis les données de leurs clients aux autorités suisses.

En 2012, les États-Unis ont découverts que la banque HSBC, y compris sa succursale suisse, avait blanchi des centaines de millions de dollars de l'argent des cartels de la drogue. En conséquence, la banque a dû payer 1,9 milliard de dollars d'amende.

Je n'ai pas été surprise quand j'ai appris que le chef de la junte militaire thaïlandaise, le général Prayuth Chan-Ocha avait été si bouleversé à la suite de la dénonciation d'une Thaïlandaise de 45 ans, Mme Rinda Paruechabutr, membre des Chemises rouges, qui a été injustement arrêtée le jeudi 9 juillet 2015 pour avoir prétendument diffusée de soi-disant fausses rumeurs sur son compte Facebook concernant le transfert par le général Prayuth et son épouse de 10 milliards de bahts (303 millions de dollars US) à une banque de Singapour.

Mes recherches et des discussions avec mes sources en Thaïlande révèlent que Singapour est maintenant devenue la destination de choix pour le blanchiment d'argent des escrocs thaïlandais! Le général Prayuth et ses acolytes possèdent tous des comptes bancaires à Singapour. En outre, la famille royale thaïlandaise a des relations d'affaires étroites avec Tamasek Holdings, une société d'investissement détenue par le gouvernement de Singapour.

La police du général Prayuth a invoqué l'article 116 de la loi sur les crimes informatiques qui est similaire à l'article 112 de la loi de lèse-majesté pour arrêter Mme Rinda Paruechabutr, une mère de deux enfants et qui est la seule de la famille à travailler pour nourrir ses enfants. Son mari est mort il y a cinq ans tué par un sniper militaire lors du massacre de Rachaprasong.

L'article 116 du Code pénal thaïlandais donne un pouvoir illimité à la police et à l'armée pour emprisonner sans caution quiconque pour avoir posté quelque chose sur l'Internet que les autorités thaïlandaises - la police ou l'armée - jugent être un acte de sédition et/ou causant des troubles dans la société. Cette couverture universelle par la loi est en effet une parodie de justice et une violation à la liberté d'expression et de parole. L'article 116 est presque toujours une charge concomitante à l'article 112. Mme Rinda s'est vu refuser la liberté sous caution et son sort est inconnu.

Tout comme les prisonniers en vertu de la loi 112, Mme Rinda a été interrogée non-stop pendant 16 heures sans que ni nourriture ni boisson ne lui soit offert. Ceci dans le but de la démoraliser et de la pousser à faire des aveux. Comme d'habitude, sous la contrainte, elle a été conduite à une conférence de presse au siège de la police. En cas de condamnation, elle pourrait faire face à 12 ans de prison pour "violation de loi sur la cybercriminalité, incitation à l'agitation, et provocation d'une panique parmi la population." Curieusement, il n'y a pas eu de panique et pas de troubles à l'exception du bouleversement et de la colère de Prayuth, le dictateur militaire, lorsqu'il a connu la rumeur.

Cependant, Mme Rinda a expliqué qu'elle n'avait aucune intention de déstabiliser l'Etat. Elle a dit qu'elle avait invoqué ses droits en tant que citoyen thaïlandais de critiquer le chef de la junte, qui est, à son avis, un personnage public.

Un des enfants de Rinda, Nong Omm, une fille âgée de 15 ans, a fait un poignant appel les larmes aux yeux à la junte thaïlandaise et à la communauté internationale via Youtube pour la libération de sa mère sans condition. Elle a expliqué que, maintenant que sa mère est en prison, personne ne prend soin d'elle ni de sa sœur qui est âgée de 7 ans. Les deux filles sont à l'école en ce moment. Mais dans un long terme, elles pourront être obligées de quitter l'école. Si une telle chose se réalise, elles n'auront plus qu'à vendre quoi que ce soit dans les rues pour joindre les deux bouts. Bien que leur mère leur ait laissé un peu d'argent, les fonds passent vite.

Je tiens à faire un appel personnel à tous ceux qui lisent cet article pour que vous communiquiez avec votre gouvernement et/ou de toute organisation des droits humains et de bienfaisance pour aider ces pauvres enfants.

Le général Prayuth Chan-Ocha est arrivé au pouvoir avec la bénédiction du roi thaïlandais et de son conseil privés pour qu'il prenne le pouvoir illégalement en renversant le gouvernement démocratiquement élu de la Premiere ministre Yingluck Shinawatra. Le monde ne doit pas reconnaître son régime et nous devons continuer à le condamner, lui et ses sbires militaires qui ont pris le contrôle du pays. L'amour de la paix et de la démocratie du peuple thaïlandais sont actuellement pris en otage en Thaïlande par ce voleur en uniforme.

La majorité du peuple thaïlandais en Thaïlande est si impuissante à exprimer sa pensée en raison de la menace toujours présente des voyous militaires qui sont prêts à envahir la maison de quelqu'un dans la nuit si le propriétaire ose parler publiquement contre ce régime. La Thaïlande est aujourd'hui un pays de non-droit et il est très dangereux de faire des affaires là-bas, parce qu'il n'y a pas de stabilité, socialement, économiquement et politiquement parlant.

Je voudrais continuer à exhorter le président des Etats-Unis Barrack Obama, David Cameron du Royaume-Uni, le Premier ministre de l'Australie Tony Abbott, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le reste des nations civilisées pour qu'ils lancent un boycott plus sévère contre la Thaïlande et cessent de délivrer des visas à toute personne associée à la junte militaire thaïlandaise jusqu'à ce que Mme Rinda Paruechabutr soit libéré, la vraie démocratie soit rétablie et que la méprisable loi de lèse-majesté soit abolie.

Alors et seulement alors les Thaïlandais pourront être libres.

Chatwadee Rose Amornpat

Chatwadee Rose Amornpat

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