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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 09:42

Comment arrêter la bataille sans fin entre les jaunes et les rouges

Traduit du Washington Post du jeudi 15 avril 2010

Lien de l’article original:

http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/04/14/AR2010041404391.html

 

La dernière crise politique en Thaïlande est un exemple particulièrement tragique de retour de bâton politique. Trois fois au cours des quatre dernières années, les Thaïlandais opposés au mouvement populiste de Thaksin Shinawatra ont précipités la chute de gouvernements élus démocratiquement en créant le chaos dans les rues de Bangkok. Maintenant, le gouvernement actuel, soutenu par cette même alliance de la classe moyenne, des entreprises et des élites traditionnelles, est acculé par cette même tactique.

Samedi dernier, l'armée thaïlandaise, qui a refusé d'agir contre les "chemises jaunes" anti-Thaksin même quand ils ont fermés l'aéroport international de Bangkok, a tenté de disperser les "chemises rouges" pro-Thaksin. Le résultat a été la pire violence politique des deux dernières décennies, avec 23 manifestants et soldats tués - et une retraite des forces de sécurité. Cela laisse peu d'options au gouvernement du premier ministre Abhisit Vejjajiva à part celle que lui et sa coalition auraient du avoir choisi en premier lieu: des élections libres.

Aucune des deux parties du conflit politique en Thaïlande basé sur les classes n'est un parangon de la démocratie. M. Thaksin, qui vit maintenant en exil, a été un mauvais premier ministre de 2001 à 2006. Il a violé les libertés de la presse et a permis des violations massives des droits de l'homme par les forces de sécurité. Cependant, la racine du conflit qui dure depuis des années en Thaïlande, est le refus de l'ancien établissement d'accepter que M. Thaksin ait reçu le soutien de la majorité du pays. Après un coup d'Etat militaire qui a évincé le leader populiste en 2006, ses partisans ont facilement remporté l'élection qui a finalement eu lieu en décembre 2007. Ensuite, deux Premiers ministres (NDT: Samak et Somchai) ont été forcés de quitter leurs fonctions à la suite de manifestations et de décisions de justice contestables à la fin de 2008, M. Abhisit est arrivé au pouvoir sans être élu grâce aux forces anti-Thaksin. Il ne désirait pas organiser une nouvelle élection, pour la raison évidente que les partisans de M. Thaksin auraient probablement gagnés une fois de plus.

M. Abhisit suggère maintenant qu'il pourrait organiser une élection à la fin de cette année. Cette nouvelle approche est dangereuse et a peu de chances de réussir. Le commandant de l'armée a suggéré lundi qu'il pourrait être nécessaire que le Parlement soit dissous et qu'une nouvelle élection soit organisée immédiatement pour satisfaire la demande des manifestants. Pendant ce temps, le parti de M. Abhisit est sous la menace d'être forcé de démissionner de ses fonctions par une décision de justice - tout comme les deux derniers premiers ministres pro-Thaksin.

Ce qui doit être clair maintenant, c'est que les tactiques anti-démocratiques, de l'intervention militaire à des barricades de rue en passant par les décisions pratiques de la cour, ne mettront pas fin aux troubles que connaît aujourd'hui la Thaïlande. La seule solution est que les deux parties acceptent que des élections décident qui doit régir la Thaïlande - et que les gagnants ainsi que les perdants respectent les droits fondamentaux civils et politiques.

Les corps de 2 Chemises rouges assassinés par l’armée thaïlandaise

Les corps de 2 Chemises rouges assassinés par l’armée thaïlandaise

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