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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 12:05

En Thaïlande, la crise politique menace l’économie

Un article de Bruno Philip

Lien de l’article:

http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/04/en-thailande-la-crise-politique-menace-l-economie_4342989_3234.html

Les conséquences économiques de la crise politique thaïlandaise, qui s'est installée depuis presque deux mois dans le royaume, alors qu'un mouvement d'opposition menace de bloquer Bangkok le 13 janvier, commencent à se faire sentir.
Jeudi 2 janvier, le baht, la monnaie thaïlandaise, a chuté de plus de 5 % pour atteindre son plus bas depuis le début de 2010, 45 bahts pour 1 euro. En même temps, la Bourse s'est effondrée, l'indice du Stock Exchange of Thailand (SET) clôturant le même jour à 1 230 points, soit sa cote la plus basse depuis plus d'un an. Vendredi 3, il clôturait à 1 224 points.
"La raison principale des chutes des valeurs boursières est la situation politique. Si elle n'évolue pas, le baht et la Bourse risquent de rester à des niveaux très faibles", redoute Chai Chirasevenupraphand, directeur de Nomura Capital Securities.
Les prévisions de la croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2014, qui a déjà marqué le pas fin 2013, notamment en raison du ralentissement chinois, naviguent autour de 4 %. Un chiffre relativement bas quand on le compare aux 6,5 % en 2012.
L'annonce par le leader du mouvement d'opposition, Suthep Thaugsuban, que ses partisans bloqueront les principales artères de Bangkok le 13 janvier pour empêcher les fonctionnaires d'aller au travail, dans le but de forcer la première ministre à la démission, et la tenue d'élections anticipées le 2 février, fait frémir les milieux d'affaires.
Photo ci-dessous: Suthep et une fillette qu'il a utilisé pour insulter les Chemises rouges

Suthep3

Pichai Naripthapan, l'un des responsables du département économique du Pheu Thai, le parti au pouvoir, a prévenu que si ce blocus a lieu, il risque d'affecter encore un peu plus des investissements étrangers qui seraient, selon lui, déjà à la baisse : cité par le quotidien anglophone Bangkok Post, M. Pichai estime que les investisseurs étrangers ont déjà vendu, en décembre 2013, quelque 200 milliards de bahts (4,5 milliards d'euros) d'actions. Selon lui, la crise politique aurait déjà coûté 70 milliards de bahts à l'économie.
Le vice-président de la Fédération des industries thaïlandaises, Tanit Sorat, a mis en garde les protestataires : "Si le siège de Bangkok a lieu, les activités bancaires, commerciales et touristiques seront gravement affectées". Il a ajouté que la crise politique a rogné la confiance en la Thaïlande d'un certain nombre d'investisseurs.
De nombreux hommes d'affaires thaïlandais, même ceux qui se déclarent hostiles au "clan" Shinawatra, estiment que la poursuite des manifestations dans Bangkok et l'entêtement des opposants à forcer le premier ministre à la démission commencent à friser l'absurdité.
Certains milieux d'affaires étrangers, notamment les Japonais, restent malgré tout assez sereins : la Thaïlande est une habituée de la violence et de l'instabilité politique, disent-ils, et par le passé son économie a toujours réussi à surmonter les crises…
Les élections du 2 février risquent cependant fort de se dérouler dans un climat tendu, alors que les partisans du chef du gouvernement et de son frère, les fameuses "Chemises rouges", pourraient bien se confronter à des "jaunes" décidés à empêcher le déroulement du vote.
En pleine saison touristique, l'avenir immédiat fait peur aux agences de voyages et aux hôteliers. Même si les plages restent bondées en ce début 2014, les commerçants de Bangkok se plaignent d'une baisse de la fréquentation touristique dans la capitale.

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