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http://www.rtbf.be/info/monde/detail_thailande-la-police-lance-des-gaz-lacrymogenes-sur-les-manifestants?id=8164925
La crise politique en Thaïlande a connu jeudi un regain de violence, avec des dizaines de blessés lors de
heurts entre policiers et manifestants tentant d'empêcher le dépôt des candidatures aux législatives et obligeant des membres de la commission électorale à fuir par hélicoptère. Les forces de
sécurité thaïlandaises ont lancé des gaz lacrymogènes sur les manifestants anti-gouvernementaux qui sont entrés de force dans un stade de la capitale pour empêcher l'enregistrement des dépôts de
candidatures aux élections de février.
Pour la première fois depuis plusieurs jours, les forces de sécurité thaïlandaises ont à nouveau lancé des
gaz lacrymogènes sur les manifestants qui tentaient d'entrer de force dans un stade de Bangkok où, malgré leurs protestations, se poursuit depuis lundi le dépôt des candidatures aux élections
anticipées de février.
Au total, 32 personnes ont été hospitalisées, dont un manifestant dans un état grave, "vraisemblablement
blessé par un tir à balle réelle" à la tête, a déclaré un responsable du ministère de la Santé.
Trois policiers ont également été blessés, dont l'un a reçu une balle dans le bras. "Les manifestants ne
sont pas pacifiques et non-armés comme ils le prétendaient", a déclaré dans une adresse télévisée le vice-Premier ministre Surapong Tovichakchaikul, les accusant de tenter
d'"intimider" les responsables de la commission électorale. Plusieurs d'entre eux ont dû être évacués par hélicoptère du stade où avaient lieu les inscriptions aux élections, bloqué par
les manifestants.
Depuis des semaines, les manifestants réclament le départ de la Première ministre Yingluck Shinawatra, qu'ils
accusent d'être la marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra, en exil. Ils veulent le remplacement du gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, pendant 18 mois, avant de
nouvelles élections. Pour mettre fin à la crise, Yingluck a convoqué des élections législatives anticipées pour le 2 février, mais l'opposition, qui n'a pas remporté d'élection depuis 20 ans, a
annoncé la semaine dernière qu'elle les boycotterait.
Photo ci-dessous: Yincluck Shinawatra
Cette semaine, les manifestants ont bloqué l'accès au stade de Bangkok où sont installés les bureaux
d'enregistrement des candidatures.
Jeudi, les représentants d'une trentaine de partis s'étaient réunis dans le stadium pour le tirage au sort
des numéros inscrits face aux noms des candidats sur les bulletins de vote.
Cette crise est la plus importante depuis celle de 2010, qui s'étaient soldée par plus de 90 morts et une
intervention de l'armée.
Pour le moment, l'armée élément essentiel dans cette monarchie constitutionnelle qui a connu 18 coups ou
tentatives de coups d'État depuis 1932, refuse de prendre parti.
Mais la situation politique reste volatile, même si la tension est moins intense que début décembre, quand
cinq personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées lors de violences de rue entre adversaires des deux camps.
La police a jusqu'à présent fait preuve de retenue, sur ordre du gouvernement, qui espère ainsi désamorcer la
contestation.
La veille, le pouvoir a prolongé de deux mois l'application d'une "loi de sécurité spéciale", qui
renforce le champ d'action de la police: elle peut bloquer des rues, interdire des rassemblements, imposer un couvre-feu ou encore procéder à des fouilles plus aisément.
Thaïlande : dernière minute
Le journaliste Andrew Mac Gregor Marchall annonce qu'un policier aurait été tué et qu'un journaliste japonais
blessé.