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2 septembre 2014 2 02 /09 /septembre /2014 08:59

Un article de Giles Ji Ungpakorn

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https://uglytruththailand.wordpress.com/2014/08/30/junta-set-to-add-further-authoritarian-controls-to-buddhism/

 

Comme tous les despotes militaires petits d'esprit, le général Prayut aspire à contrôler et à mettre en place un ordre autoritaire à toutes les sections de la société. Alors qu'il a activement crée des anti-réformes dont le but ultime est de détruire la démocratie parlementaire et comme il a ramené le système d'éducation en arrière aux temps des mauvais jours, il se tourne maintenant vers la religion.

La junte a annoncé qu'elle allait renforcer les règles pour les moines et ouvrir un registre sur toutes les personnes qui sont actuellement en robe jaune.

Des "temples modèles" doivent être créés à titre d'exemples de la façon dont la religion doit être administrée. Le genre de temple qui vient à l'esprit immédiatement, c'est celui où l'actuel Patriarche Suprême, chef de l'ordre des moines bouddhistes réside. Somdet Pramaha Rachamungkalajarn a donné son soutien religieux à la junte militaire et au général Prayut.

Le moine bouddhiste réactionnaire "Bouddha Issara" (en compagnie de Prayut dans la photo qui illustre cet article) est un autre exemple de beau modèle. Il a œuvré en étroite collaboration avec le gangster Sutep Tuaksuban pendant les violentes manifestations anti-gouvernementales qui ont saboté l'élection de février dernier et contribué à ouvrir la voie au coup d'Etat.

Les précédentes dictatures militaires de l'époque de la guerre froide ont entrepris de contrôler le clergé afin de s'assurer qu'il était composé de fidèles partisans du statu quo et prononce des discours contre le radicalisme et les idées sur la justice, l'égalité et la démocratie. Selon ces règles, les moines bouddhistes thaïlandais sont censés être apolitique. Ceci peut être compris dans le contexte de la politique radicale de nombreux moines bouddhistes en Birmanie, au Laos et au Vietnam qui étaient proches des pauvres.

En tant que marxiste et athée, je crois qu'il devrait y avoir une séparation complète entre la religion et l'État. La religion devrait être une question de libre choix personnel et sans restrictions sur la façon dont les gens pratiquent leur religion.

Prayut a du sang sur les mains, celui de la répression brutale des chemises rouges en 2010. Pourtant, il affirme être en mesure d'établir des normes morales pour les citoyens thaïlandais.

Le moine antidémocratique Bouddha Issara et le général Prayut

Le moine antidémocratique Bouddha Issara et le général Prayut

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 08:59

Un article du journal en ligne Thai Political Prisoners

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https://thaipoliticalprisoners.wordpress.com/2014/08/31/truth-on-trial-again/

 

Il y a quelques jours, il a été signalé que Surakrit Chaimongkol, un Chemise rouge de 36 ans, accusé du meurtre du dirigeant antidémocrate Suthin Tharatin, est mort en prison.

Suthin a mené des groupes d'antidémocrates alors qu'ils faisaient campagne afin de renverser le gouvernement élu, pour aboutir finalement au coup d'Etat militaire du 22 mai 2014. Il a été abattu au cours de ces manifestations, par des inconnus armés, alors que les antidémocrates perturbaient le vote lors de l'élection du 26 janvier 2014.

Surakrit a été arrêté le 8 juillet dernier, peu de temps après le coup d'Etat militaire, et était détenu depuis ce jour-là.

La mort de Surakrit a été rapporté par un article du journal Khaosod qui ajoute que le directeur du Département correctionnel Wittaya Suriyawong a déclaré que "Surakrit a eu une crise d'asthme le 28 août. Bien que des responsables se soient précipités à l'hôpital immédiatement, M. Surakrit est mort ce soir-là...".

La mère de Surakrit, Arie Chaimongkol, a immédiatement suspecté quelque chose de louche au sujet des "circonstances de la mort de son fils". Elle a déclaré: "Je ne crois pas qu'il soit mort à cause de son état de santé." Elle a témoigné que la dernière fois qu'elle a vu son fils, il lui avait dit qu'il avait été battu et menacé.

Surakrit, à qui la liberté sous caution avait été refusée », lui a dit qu'en prison il avait été contraint par des individus non identifiés à confesser ses actions supposées et à révéler les noms des personnes qui lui auraient soi-disant ordonné de commettre l'assassinat présumé."

Ses soupçons doivent avoir encore été accrus lorsque Wittaya (le directeur du Département correctionnel) a déclaré: "Permettez-moi de souligner qu'il n'a pas été maltraité par n'importe qui". Son allégation a été soutenue par Sorasith Chongcharoen, directeur de la maison d'arrêt de Bangkok, qui a admis que M. Surakrit n'avait pas d'antécédents d'asthme, mais a insisté sur le soi-disant fait que le suspect serait mort d'une maladie et non pas parce qu'il aurait été torturé. Il a ajouté:". Pendant son séjour en prison, M. Surakrit n'a eu aucun problème avec les autres détenus, et personne n'a jamais cherché à lui nuire...".

Il y a des moments où le refus répété des évidences ressemble plus à un aveu, en particulier lorsque ceux qui nient ne peuvent pas accorder leurs violons ensemble.

Le Bangkok Post a récemment rapporté une autopsie officielle. Elle ne dit rien à propos de l'asthme. Au contraire, elle précise que Surakrit "est mort en détention d'hémorragie gastro-intestinale."

Le médecin légiste a également déclaré à la police qu'il n'y "avait aucun signe de blessures externes..." et que "le saignement gastro-intestinal pourrait être le résultat d'ulcères ou d'analgésiques...". Le médecin n'a rien dit au sujet des preuves trouvées lors de cette autopsie, ce qui suggère qu'il y aurait eu des consignes de silence venues d'en haut.

La mère de Surakrit a le droit d'être très méfiante. Elle est persuadée que son fils est mort suite à des blessures internes subies lors d'un passage à tabac.

Surakrit Chaimongkol

Surakrit Chaimongkol

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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 17:36

Un article de Giles Ji Ungpakorn

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https://uglytruththailand.wordpress.com/2014/08/31/murderous-thai-military-junta-arrests-relatives-of-those-killed-in-2010/

 

Le gouvernement militaire actuel est dirigé par des généraux ayant du sang sur les mains. Les généraux Prayut Chan-Ocha et Anupong Paojinda sont responsables du massacre des manifestants pro-démocratie non armés en 2010. A cette époque, les militaires avaient nommé Abhisit Vejjajiva et Sutep Tuaksuban afin de diriger un gouvernement civil non élu. Tous les quatre sont responsables de ce crime d'Etat de sang-froid.

Toutes les enquêtes ont démontrées que les balles qui ont tué les manifestants avaient été tirées par l'armée. Aucune arme n'a été découverte sur les manifestants morts. Des témoins oculaires fiables ont indiqués que les tireurs d'élite avaient été utilisés pour abattre indistinctement les civils. Cela est démontré par de nombreuses preuves photographiques. Certains de ceux qui ont été tués s'étaient réfugié dans un temple bouddhiste. Parmi eux se trouvait une infirmière. L'armée a également mis en place des "zone de tir libre".

Pourtant, il y a quelques jours, les inculpations de meurtre contre Abhisit Vejjajiva et Sutep Tuaksuban ont été rejetées par les tribunaux. Les tribunaux thaïlandais ont une longue histoire de servilité vis-à-vis des juntes militaires et des élites. Les généraux Prayut Chan-Ocha et Anupong Paojinda n'ont pas été inculpés parce que le gouvernement Yingluk espérait faire un accord avec l'armée afin que Taksin puisse retourner en Thaïlande et mettre fin à son exil. L'accord a échoué et cela a finalement conduit au coup d'Etat de mai 2014.

Aujourd'hui, les parents de ceux qui ont été tués par l'armée et le gouvernement d'Abhisit ont organisé une petite manifestation. Ils ont été arrêtés et accusés de "diffamation", car ils ont nommé les quatre assassins clés du bain de sang de 2010.

C'est un crime de dire la vérité et de chercher à obtenir la justice en Thaïlande aujourd'hui. Mais cela n'est pas considéré comme un crime quand l'État massacre des citoyens non armés qui demandent la démocratie.

Le père de l’une des victimes du massacre de 2010 a été arrêté par la police de la junte

Le père de l’une des victimes du massacre de 2010 a été arrêté par la police de la junte

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30 août 2014 6 30 /08 /août /2014 07:43

Publié par Robert Amsterdam

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http://robertamsterdam.com/thailand/2014/08/28/abhisit-and-suthep-will-not-escape-accountability-for-2010-bangkok-massacre-says-amsterdam/

 

LONDRES, le 29 août 2014 - A la suite d'une décision rendue par un tribunal thaïlandais qui a rejeté les accusations de meurtre contre l'ancien Premier ministre Abhisit Vejjajiva et l'ancien vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban pour leurs rôles dans le massacre de 2010 à Bangkok, l'avocat international Robert Amsterdam affirme que le mouvement des Chemises rouges n'aura de cesse jusqu'à ce que les parties responsables répondent de leurs actes.

"Plus de 90 citoyens thaïlandais ont été brutalement assassinés par l'armée thaïlandaise, sous la direction de M. Abhisit et Suthep, simplement parce qu'ils ont manifesté pour leur droit de vote. Peu importe où ces hommes vont, le spectre de cette atrocité va les hanter", a déclaré Amsterdam, qui a auparavant porté l'affaire des massacres de 2010 devant la Cour pénale internationale (CPI). "Le coup d'Etat militaire est venu à la rescousse de ces criminels, mais ce que je peux garantir à tous les membres des chemises rouges, c'est que ce ne sera pas le dernier chapitre de cette histoire."

La décision controversée de la Cour pénale de la Thaïlande a rejeté aujourd'hui les accusations sans tenir compte des preuves, en prétendant qu'elle n'avait pas la jurisprudence parce qu'Abhisit et Suthep occupaient des fonctions politiques à l'époque de ces crimes. Même le président de la Cour pénale, Thongchai Senamontri, a rejeté la décision, en émettant une "note de désaccord" officiel avec la décision qui souligne la compétence légitime du tribunal pour traiter l'affaire.

L'affaire du massacre de Bangkok est passée dans les mains de la Commission nationale anti-corruption (National Anti-Corruption Commission, sigle anglais NACC), nommée par l'armée, qui risque de blanchir les crimes de l'ancien gouvernement, a déclaré Amsterdam. "La NACC est une partie intégrante du réseau de l'élite derrière le coup d'Etat qui a renversé les cinq derniers gouvernements démocratiquement élus de Thaïlande, de sorte que nous pouvons tous deviner ce qui se passe maintenant", a expliqué Amsterdam.

La décision de la Cour pénale est particulièrement controversé vu l'interférence dans le dossier du cas de l'organisateur du coup d'Etat (et autoproclamé Premier ministre), le général Prayuth Chan-ocha, a dit Amsterdam. Avant le coup, Prayuth avait à plusieurs reprises menacé et intimidé les enquêteurs, les avocats, les témoins et les journalistes impliqués dans l'affaire du massacre de Bangkok, selon la déclaration du 23 août 2012 d'Human Rights Watch.

Cet octroi de l'impunité intervient alors que la situation des droits de l'homme se détériore rapidement en Thaïlande, a expliqué Amsterdam en prenant comme exemples la condamnation par la junte de sept personnes qui avaient manifesté devant McDonalds à une peine de prison de trois mois, ainsi que le harcèlement largement condamné de l'avocate Mme Pornpen Khongkachonkiet , qui est poursuivie pour "atteinte à la réputation de l'armée", car elle se documente sur la torture pour la "Cross Cultural Foundation".

"Ce précédent injuste ne restera pas sans suite, et les survivants ainsi que les familles des victimes du massacre de 2010 vont maintenant se prévaloir des voies du droit international", a déclaré Amsterdam. "Il ne fait aucun doute que la junte qui contrôle actuellement la Thaïlande ne permettra jamais, sous aucune condition, l'utilisation de procédures judiciaires classiques et non-arbitraires dans son calendrier, donc nous allons poursuivre notre quête de justice pour les victimes du massacre de 2010."

Commémoration du massacre d’avril/mai 2010 (le 28 aout 2010 à Ubon Ratchathani)

Commémoration du massacre d’avril/mai 2010 (le 28 aout 2010 à Ubon Ratchathani)

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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 10:28

Un article de Giles Ji Ungpakorn

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https://uglytruththailand.wordpress.com/2014/08/26/gen-prayuts-virtual-monarchy/

 

Le pouvoir du monarque thaïlandais a de tout temps été un mythe créé par les élites militaires et conservatrices afin de discipliner la population dans la soumission. Par la violence et la répression, ils ont convaincu des millions de gens à croire exactement le contraire de la vérité. Selon le mythe de l'élite, le roi dirigeait le pays dans les coulisses et donnait des ordres secrets à l'armée, aux hauts fonctionnaires ainsi qu'aux politiciens. Pourtant, en même temps, il était censé être "au dessus de la politique". La vérité est que l'armée et les élites ont utilisé ce monarque velléitaire afin d'entériner tout ce qu'ils ont fait, y compris l'organisation de coups d'Etat militaires et la destruction de la démocratie. Une partie du processus a été la transformation du roi en une divinité "intouchable", devant laquelle tout le monde devait ramper sur ​​le sol et utiliser une langue royale spéciale. Un effet secondaire et involontaire de tout ceci est que les royalistes idiots pleurent avec respect et crainte quand ils voient le roi attacher ses propres lacets.

C'est un peu comme si un groupe de maîtres artisans fabriquait une image de Bouddha en plâtre, puis la couvrait d'or. Bientôt la statue est censée prendre de forts pouvoirs magiques par elle-meme et les gens oublient commodément que ce n'est simplement qu'un morceau de plâtre inanimé; juste le symbole d'une religion, et non pas quelque chose ayant du pouvoir.

Les marxistes se réfèrent à ce processus de construction de fausses croyances par le pouvoir dans le cadre du processus de "l'aliénation". Il sert les intérêts des élites. Suite à cela, nous pensons inconsciemment que l'argent est la vraie richesse et non pas uniquement le symbole de l'échange des produits du travail humain.

Cependant, depuis ce dernier coup d'Etat, le chef de la junte, le généralissime Prayut, a conduit cet artisanat et ce moulage de la monarchie thaïlandaise à des hauteurs insoupçonnées.

Initialement, et contrairement à tous les coups d'Etat précédents, Prayut n'a jamais prétendu avoir "consulté et pris ses ordres" du roi. Ensuite, il a réussi à se faire photographier devant le roi tandis que celui-ci touchait un morceau de papier représentant la constitution militaire. Il est douteux que le roi ait pu lire et comprendre quoi que ce soit à propos de la constitution ou même soulever ce document et le placer sur le vase d'or de cérémonie vu son état. Son état de santé est très mauvais. Donc, c'était tout simplement jouer la comédie.

Maintenant, la dernière invention de Prayut est la "monarchie virtuelle". Aucun mortel vivant et respirant ne doit être présent. On utilise l'image du roi à la place. Il y a quelques jours, la junte a organisé une cérémonie d'assermentation devant cette image et cela a suffi à prouver que l'approbation royale avait bien eu lieu. Il n'y a pas eu besoin de la monarchie pour dire quoi que ce soit ni même écrire quelque chose de sa propre main.

Le concept de "monarchie virtuelle" ouvre un certain nombre de possibilités. Tout d'abord, même si le roi meurt, vous pouvez continuer à utiliser l'image comme si rien ne s'était passé. Deuxièmement, et j'aime cette option, vous pouvez tout simplement faire disparaître toute la famille royale ainsi que son budget pour ses fonctionnaires, ses palais et ses voyages pour le shopping et ne dépenser que quelques milliers de bahts pour une seule image "sainte" placée à Government House. Une alternative moins coûteuse serait de juste utiliser une photo numérique sur Internet qui pourrait être projeté sur un mur lors des diverses cérémonies.

Cérémonie d'assermentation de Prayut devant l'image du roi

Cérémonie d'assermentation de Prayut devant l'image du roi

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 07:10

Un article de Giles Ji Ungpakorn

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https://uglytruththailand.wordpress.com/2014/08/25/what-you-can-do-to-help-the-struggle-for-democracy-in-thailand/

 

Qu'est-ce que les militants en dehors de la Thaïlande peuvent faire afin d'aider la lutte pour la démocratie?

 

Tout d'abord, vous pouvez contrer les mensonges de la junte et de ses alliés dans les médias locaux et parmi vos amis et collègues. Il est important que les gens comprennent que la junte militaire est en train de mettre en place des anti-réformes dont le but est d'enchâsser la puissance des élites militaires et conservatrices. Elle vise à un semblant de démocratie selon le "modèle birman". Le chef de la junte actuelle, le général Prayut, a non seulement participé au précédent coup d'Etat de 2006, mais il est directement responsable de la mort de 90 manifestants pro-démocratie non armés en 2010. Il a organisé ce dernier coup d'Etat en mai dernier afin de détruire la démocratie de façon plus permanente. Il a agi dans l'intérêt des élites anti-démocratiques. Il ne s'agit pas du tout de "créer la paix et la stabilité".

En bref, la Thaïlande est désormais gérée par un premier ministre autoritaire qui est coupable d'assassinat ainsi que de violations flagrantes des droits de l'homme.

Deuxièmement, vous pouvez soutenir la campagne pour la libération des prisonniers politiques, en particulier ceux qui sont détenu en vertu de la loi de lèse-majesté. Le site "Political Prisoners in Thailand" donne des détails sur ceux qui sont en prison. Toute personne qui croit en la liberté d'expression et en la démocratie peut faire campagne contre l'utilisation de la lèse-majesté par la junte en écrivant des lettres de protestation à l'Université Thammasart, aux autorités thaïlandaises ou aux ambassades et aux journaux locaux.

Les gens devraient appeler à l'abolition de la lèse-majesté.

Il est toujours préférable d'écrire en tant que groupe de personnes plutôt que comme simple individu. Si vous êtes un militant syndical, vous pouvez également écrire une lettre ouverte afin de faire connaître vos préoccupations et inviter vos collègues à signer. Si vous faites partie d'une organisation des droits de l'homme, assurez-vous qu'elle soulève cette question et fasse campagne pour la libération de tous ceux qui sont actuellement en prison.

Troisièmement, tous les étudiants ou les universitaires qui participent à des études thaïlandaises peuvent dénoncer les universitaires pro-junte qui contribuent à la destruction de la démocratie et à l'augmentation des violations des droits de l'homme. Les universités Thammasart et Chulalongkorn sont d'excellents exemples de cas où des universitaires de haut-rang collaborent avec la dictature. Les étudiants pro-démocratie sont harcelés et certains ont été emprisonnés pour lèse-majesté. Demandez au recteur de l'Université Thammasart, qui collabore avec la junte, s'il croit en la liberté académique. Ce problème doit être fermement discuté lors des conférences académiques internationales avec une participation thaïlandaise. En agissant ainsi, les universitaires qui soutiennent la junte seraient au moins exposés de sorte qu'ils ne pourraient plus tenir leur place lors des conférences internationales. Récemment, l'Université de Harvard a mis en place un programme d'études thaïlandaise avec un certain nombre d'universitaires thaïlandais anti-démocratie. Cela a été exposé dans la revue "Harvard Crimson" [1].

Quatrièmement, vous pouvez aider, le cas échéant, à fournir un soutien et un parrainage aux exilés thaïlandais qui demandent l'asile politique suite au dernier coup d'Etat.

[1]

http://www.thecrimson.com/article/2014/8/18/harvard-thai-troubles/

En français:

http://liberez-somyot.over-blog.com/2014/08/problemes-avec-les-etudes-thailandaises.html

Arrestation d'un militant pro-démocratie par les soldats de la junte

Arrestation d'un militant pro-démocratie par les soldats de la junte

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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 03:50

Une lettre ouverte à Harvard Crimson de Robert Amsterdam, avocat de l'Organisation des Thaïlandais libres pour les droits de l'homme et la démocratie (FTHD)

Lien:

http://robertamsterdam.com/thailand/2014/08/21/harvard-must-not-endorse-military-dictatorship-in-thailand/

 

Nicholas P. Fandos

Managing Editor (Directeur de la rédaction)

Harvard Crimson

14 Plympton St.

Cambridge, MA 02138

 

Monsieur Fandos,

J'ai lu avec beaucoup d'inquiétude le récent article publié le 18 août 2014 par Harvard Crimson intitulé "Problèmes avec les études thaïlandaises" (traduction en français disponible sur ce lien:

http://liberez-somyot.over-blog.com/2014/08/problemes-avec-les-etudes-thailandaises.html), qui a signalé les efforts déployés par le ministre des Affaires étrangères de Thaïlande nommé par l'armée, Surin Pitsuwan, afin d'instituer un "programme d'études thaïlandaises", doté de 6,000,000 de dollars, à l'Université de Harvard qui servirait à légitimer un gouvernement militaire illégal.

Je suis encore plus consterné d'avoir constaté que l'article avait été temporairement retiré du site après que l'auteur ait reçu des menaces de violence de la part de ces mêmes extrémistes qui ont renversé le gouvernement élu en Thaïlande. Bien que l'article ait été remis en ligne par la suite, des préoccupations légitimes subsistent.

Comme cet article le note; "La plupart des bailleurs de fonds thaïlandais du programme de Harvard sont membres d'une élite conservatrice, qui comprend l'aristocratie, les généraux et les familles riches qui dominent le pays depuis les années 1950 et sont revenus sur certaines réformes adoptées après que la monarchie absolue ait été renversé en 1932".

Ceci est en fait une assez légère façon de le dire. En tant qu'avocat international pour le mouvement des Chemises rouges, j'ai lutté pendant quatre ans afin d'obtenir la reddition de comptes pour les massacres de Bangkok en 2010, quand près de 100 manifestants non armés ont été assassinés de sang froid par l'armée thaïlandaise sous les ordres d'un gouvernement non élu. Or, ces mêmes personnes, dont les supporters ont menacé votre correspondant, ont saisi par la force les instruments du pouvoir après avoir perdu six élections démocratiques consécutives. Leur but n'est pas la réforme, mais plutôt le retour du pays à un état féodal, où les droits d'une minorité de citoyens comptent plus que les droits de la majorité.

Vu que l'Université de Harvard est internationalement reconnue comme l'un des établissements les plus prestigieux du monde de l'enseignement supérieur, c'est une déception totale de voir les courbettes de Harvard Asia Center à une junte militaire d'une brutale intolérance qui a violé à plusieurs reprises les libertés académiques.

Après sa prise du pouvoir, l'organisme de la junte, le "Conseil national pour la paix et le maintien de l'ordre", a détenu ouvertement des centaines de professeurs et d'étudiants pour des interrogatoires. Une lettre, signée par 26 universitaires basés à l'étranger, a fait valoir que "le coup d'Etat ne peut pas être une mesure pour la paix parce que le coup lui-même pratique l'utilisation de la violence", tout en exigeant un retour immédiat à l'ordre constitutionnel.

Sous la junte militaire, l'abus de la loi draconienne de lèse-majesté a proliféré, incluant l'arrestation de deux étudiants d'université la semaine dernière, qui risquent de faire face à des peines de prison pour avoir joué dans une pièce à l'occasion de l'anniversaire des étudiants de l'Université Thammasat massacrés par l'armée en 1973. Cette pièce, intitulée "La fiancée du loup", a été jouée il y a plus de 10 mois.

Pendant ce temps, la junte semble envoyer des signaux comme quoi elle aurait l'intention de conserver le pouvoir très longtemps. Dans un geste sans précédent, le leader du coup d'Etat, Prayuth Chan-ocha, s'est offert le plus haut poste civil. En effet, un parlement croupion vient de le nommer Premier ministre. Le "projet de constitution" de la junte ne contient rien sur les droits de l'homme, mais ressemble plutôt à une liste de décrets militaires.

Au nom des membres du FTHD, ainsi qu'en celui des dizaines de millions de Thaïlandais qui veulent tout simplement de rétablir leur droit fondamental au suffrage, je demande respectueusement que Harvard Crimson regarde de plus près la manière dont la junte militaire tente de détourner la réputation de l'Université afin de blanchir sa sale réputation.

Un plus grand effort pour exposer la vérité en Thaïlande est nécessaire, et, à en juger par la tentative honteuse et lâche des forces pro-putschistes en Thaïlande pour intimider votre correspondant, vous, Harvard Crimson, ne devez pas reculer.

Cordialement,

Robert Amsterdam

Amsterdam & Partners LLP

Robert Amsterdam

Robert Amsterdam

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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 13:02

L'Organisation des Thaïlandais Libres pour les droits de l'homme et la démocratie (FTHD ou Seri Thai) condamne la nomination du général Prayuth Chan-ocha comme Premier ministre de Thaïlande et appelle à la résistance du peuple par tous les moyens.

 

Lien:

https://www.facebook.com/FreeThaiOfficial1/photos/a.1487145578189143.1073741828.1487139438189757/1518050615098639/?type=1&relevant_count=1

 

L'Organisation des Thaïlandais Libres pour les droits de l'homme et la démocratie (FTHD) condamne la nomination du général Prayuth Chan-ocha comme Premier ministre de Thaïlande pour les raisons suivantes:

Il est au pouvoir par le biais d'un régime de dictature militaire et est totalement illégitime selon les principes et les valeurs démocratiques.

Il est évident que le général Prayuth Chan-ocha, ainsi que d'autres chefs militaires, ont effectivement aidé le groupe rebelle appelé PDRC conduit par son Secrétaire général, M. Suthep Tueksuban qui a fermé Bangkok afin de légitimer un coup d'Etat militaire et de renverser le gouvernement du peuple. Depuis le coup d'Etat du 22 mai 2014, le général Prayuth, au nom de NCPO ou le Conseil national pour la paix et l'ordre, a clairement indiqué son intention d'inverser la démocratisation de la Thaïlande afin de conduire le pays à un état de dictature militaire. Il n'a indiqué aucun désir de démocratie ou de démocratisation. Par exemple, sa constitution, illégale et écrite par lui-même, autorise de nombreuses et répétées arrestations et violations des droits humains fondamentaux, menace le peuple et les journalistes des médias de masse afin de limiter leur liberté d'expression, nomme les membres de la soi-disant "Assemblée nationale", et détruit la structure électorale locale sur lequel l'ensemble de la démocratie a été basé.

La sélection du Premier ministre par le NCPO n'est qu'une farce politique et viole la règle de droit.

Le peuple thaïlandais et le monde entier savent que les membres de "l'Assemblée législative nationale" ont tous été nommé par le dictateur, Prayuth Chan-ocha, afin qu'ils puissent le choisir comme Premier ministre. Cette sélection ne peut en aucun cas être justifiée ou légitimée comme étant la décision du peuple. Même le processus lui-même, avec la nomination d'un seul nom pour le poste [de premier ministre], a été tourné en dérision et a apporté la honte internationale envers notre pays. Notre conclusion est qu'une telle disgrâce politique est la pire forme de politique de retour en arrière.

Pour les raisons susmentionnées, Le mouvement FTHD demande à tous les amoureux de la démocratie, aussi bien en Thaïlande qu'à l'étranger, de condamner et de résister à la nomination du général Prayuth Chan-ocha comme nouveau Premier ministre de Thaïlande, et à s'opposer au régime tout entier par tous les moyens possibles et imaginables. Nous vous appelons également a lutter en écrivant afin d'informer et pour expliquer les répercussions négatives de cet abus de pouvoir qui freine le développement et le progrès de la démocratisation en l'Asie du Sud-Est et affaiblit l'investissement étranger et le développement de marché, et en envoyant vos écrits aux ministères des affaires étrangères de vos pays respectifs, aux ambassades, et aux bureaux diplomatiques à travers le monde.

Nous, le FTHD, croyons fermement qu'un régime non élu par le peuple n'aura jamais les intérêts des gens à cœur.

M. Jarupong Rueangsuwan

Secrétaire général de l'Organisation des Thaïlandais Libres pour les droits de l'homme et la démocratie (FTHD)

Jarupong Rueangsuwan

Jarupong Rueangsuwan

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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 16:24

Quatre questions de Sunai Julphongsathorn au Premier ministre Prayut

Lien en thaï:

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=248714748671558&set=a.154650848077949.1073741836.100005991037959&type=1&theater

 

La bonne image d'un Premier ministre dans le monde est un bon facteur dans la gestion du pays. Elle favorise aussi le développement de la nation, les importations ainsi que les exportations de biens et de produits agricoles, ce qui nous permettrait d'augmenter le prix de nos produits. Je voudrais demander au général Prayut comment il va faire pour changer ses quatre désastreuses images.

1 - Comment pouvez-vous modifier votre image de dictateur, rejoint par le général Pravit, le général Anupong et le général Daopong (que vous nommerez ministres de votre gouvernement afin de former une nouvelle bande des quatre ) ainsi que celle d'avoir volé le pouvoir au peuple et soutenu Suthep Thuagsuban afin de créer le chaos en fermant Bangkok dans le but de trouver une excuse pour organiser un coup d'Etat et devenir Premier ministre?

2 - Comment pouvez-vous changer votre image de la première heure qui vous empêche de voyager dans les pays développés, nos principaux partenaires d'exportations, comme l'Union Européenne, les Etats-Unis et l'Australie étant donné que ces pays ont boycotté la Thaïlande pour l'acte illicite [du coup d'Etat] et la violation des droits humains jusqu'à ce qu'ils soient condamnés par le Secrétaire général de l'ONU lui-même. Vers le milieu de septembre, il y aura une grande conférence de l'ONU à New York. Vous pouvez toujours vous joindre à la réunion afin d'essayer de changer votre image.

3 - Pourquoi n'enquêtez-vous pas sur cette affaire extrêmement illégale de l'énorme trafic d'héroïne en provenance de Thaïlande à Taiwan ces derniers temps. La drogue était emballée dans des emballages "Doikam", un produit du projet royal. Elle a été interceptée à Taiwan et l'affaire a fait le tour du monde. C'est très humiliant vis-à-vis du nom royal, mais vous n'avez rien fait. Le représentant du NCPO (Conseil national pour la paix et l'ordre) a annoncé vouloir rendre les gens heureux et donc les Thaïlandais ainsi que la communauté mondiale doivent être convaincu que vous n'êtes pas impliqué. Ceci est très négatif pour la nation et ne peut être comparé aux accusations contre ceux qui aiment la nation et la démocratie. Je ne veux pas me rendre à vous car je n'accepte pas votre acte illégal, mais vous continuez à me pourchasser tous les jours tout en ignorant l'affaire de drogue qui a un effet négatif vis-à-vis du monarque. S'il vous plaît, expliquez donc aux gens pourquoi?

4 Le plus gros problème à l'heure actuelle est le bas prix de nos produits, caoutchouc, huile de palme et riz. Les prix sont les plus bas depuis 10 ans et les gens n'ont pas confiance en votre capacité à travailler pour le pays car vous avez une image politique complètement détruite mais vous continuez à essayer de vous insérer comme Premier ministre. Vous allez provoquer le problème le plus difficile à résoudre. Je voudrais demander: Comment pouvez-vous résoudre le problème du prix des produits agricoles afin que les gens puissent avoir confiance en vous. Ce n'est pas en donnant une interview qui laisse penser que vous voulez pousser les ordures loin de vous [que vous y arriverez].

Sunai Julphongsathorn est un ancien sénateur aujourd'hui en exil. Il fait partie de la direction du mouvement de résistance "Thaï Libre" (Seri Thai ou Free Thai)

Sunai Julphongsathorn

Sunai Julphongsathorn

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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 06:53

La répression globale qui a lieu aujourd'hui en Thaïlande sous la junte militaire est d'un comique absurde d'une façon qui défie toute mesure.

 

Un article de Robert Amsterdam

Lien:

http://www.foreignpolicyjournal.com/2014/08/19/the-thai-coup-and-the-threat-to-historical-memory/

 

Dans quel autre pays au monde peut-on être arrêté pour jouer l'hymne national français, pour lire George Orwell, ou pour faire le salut à trois doigts du film Hunger Games? La campagne de "bonheur" semblait supplier le ridicule, et puis quand le comédien britannique Jon Oliver a plaisanté [sur le système de la junte], il a lui aussi été menacé de prison si jamais il mettait un pied dans le pays.

De toute façon, après tout, la même junte tourne autour d'elle-même et demande aux gens de ne pas l'appeler "coup d'Etat" ou "dictature". S'il s'agissait d'un film hollywoodien, il serait tourné en dérision comme invraisemblable.

Mais sous ce tas de symbolisme, il y a un terrain plus dangereux, celui qui résonne à partir des derniers coups d'Etat en Thaïlande afin de contrôler la façon dont ces événements sont compris et interprétés par le public, et qui arrive à écrire l'histoire.

La dynamique du pouvoir unique de la Thaïlande, qui a présenté pas moins de 18 coups d'Etat, a été décrite comme une forme de "colonisation interne", selon laquelle les pouvoirs de l'État sont souvent saisis par les élites et rendus pratiquement illimités contre les droits des citoyens à chaque fois que l'établissement sent que sa survie est en jeu. Elle a conduit à une mentalité très irrégulière et à couper le souffle parmi beaucoup d'élites, qui voient les ruraux pauvres comme des sous-hommes: leurs droits en tant que citoyens dans une démocratie sont considérés comme des privilèges conditionnels et non pas des droits inaliénables en vertu de la loi.

Sous une telle distorsion, le contrôle de la narration nationale est primordial. Les élites sont ceux qui arrivent à définir ce que ces "valeurs thaïlandaises" sont, et, à partir de cette pensée de groupe normatif, organisent des coups d'Etat et renversent des gouvernements élus afin de défendre leurs intérêts.

En Thaïlande, la lutte séculaire entre les élites et la population majoritaire a été définie par ces mêmes contours entre militaires, élites, et Etat. Bien que [le peuple] ait voté pour éjecter les élites du pouvoir lors des six dernières élections, le but de coup d'Etat est une fois de plus, non seulement de rechercher le pouvoir, mais aussi de priver des millions de Thaïlandais du droit à exister en tant que partie de la narration nationale. À la suite de nombreuses atrocités, ce vide d'information est souvent désigné comme étant la mémoire historique.

Le thème de la mémoire historique a longtemps été un thème central pour de nombreux groupes de chemises rouges, et c'est une question d'importance vitale pour de nombreux pays qui ont connu la tragédie et la guerre civile. Mais c'est précisément, le cas comparatif du Guatemala qui a frappé mon attention pour sa ressemblance avec la Thaïlande en lisant ces derniers jours l'excellent livre "Paper Cadavers" de l'universitaire canadienne Kirsten Weld.

En surface, il y a très peu de choses qui relient la petite république d'Amérique centrale de 15 millions d'habitants au rouleau compresseur d'Asie du Sud-Est peuplé par 67 millions de gens, des sociétés, des économies et des systèmes politiques complètement différents. Mais ce que le Guatemala et la Thaïlande ont en commun est fascinant: une histoire commune de répétitif coups d'Etat militaires violents et une forte implication des États-Unis à la suite de la guerre froide, créant une distorsion persistante dans la culture politique ces deux nations.

De nombreux passages du livre de Weld sont tout à fait applicables à la Thaïlande d'aujourd'hui.

Dans le cadre de ses travaux de recherche examinant les archives secrètes de la dictature militaire du Guatemala, elle est tombée sur un ancien guérillero nommé Gustavo Meoño, qui pendant un temps a été directeur des archives.

Selon Weld:

"Les objectifs d'après-guerre de Meoño incluent la reprise de ce qu'il appelle "la mémoire démocratique", mettant l'accent sur l'histoire de la lutte politique, le sauvetage et la restauration de l'histoire de ceux qui avaient résisté à la dictature, même si leurs visions alternatives ont échoué ou ont été viciée après leurs exécutions. Sans la sauvegarde de cette "mémoire démocratique", Meoño pense que le Guatemala n'aurait jamais pu construire une identité nationale démocratique et, qu'à la place, il continuerait à criminaliser ceux qui ont combattu pour le droit de penser différemment, ce qui découragerait à l'avenir les jeunes de s'investir en politique et dans le leadership. "L'idée du droit à la mémoire, à la vérité et à la justice n'est pas une question de gauche ou de la droite," précise-t-il. "C'est une question de droits de l'homme fondamentaux, indépendamment de l'idéologie ou du militantisme politique."

Après avoir travaillé pendant des années au Guatemala dans le cas d'un conflit entre élites dirigeantes, je ferai observer que la Thaïlande et le Guatemala ont subi la malchance de tomber dans le calcul de la guerre froide de Washington au niveau de son penchant pour un changement de régime. Le processus de coups d'Etat militaires et les campagnes de propagande les accompagnants - directement ou indirectement soutenus par les Etats-Unis - ont aboutis à la légitimation morale de la prise du pouvoir par les militaires en tant que "gardiens" des "valeurs" du "peuple".

Un document déclassifié de la CIA de 1961 intitulé "Problèmes et perspectives de la sécurité de la Thaïlande" (Thailand’s Security Problems and Prospects), révèle l'appui résolu du gouvernement des États-Unis pour le brutal maréchal Sarit, qui a gouverné la Thaïlande de 1958 à 1963, car il le considérait comme un partenaire fiable contre le communisme, peu importe que ses tactiques consistaient à réprimer sa population. De même que dans le cas du Guatemala, ainsi que celui de l'Iran, la planification du jeu des coups d'Etat militaires a eu lieu à Langley.

Dans les deux cas, les mesures prises par le gouvernement des États-Unis ont aidé certains groupes de l'élite des deux pays à amasser un pouvoir énorme au prix de réformes démocratiques et sociales importantes. Il a créé un obstacle redoutable à la réconciliation et l'unité nationale après la guerre civile (dans le cas du Guatemala), ou coups d'Etat et des massacres en cours (en Thaïlande).

Pour en revenir au présent, le coup d'Etat du général Prayuth se situe parmi les plus ambitieux de l'histoire récente. La junte a publié un document bien préparé par les généraux appelant à une "constitution provisoire." En réalité, ce document n'est pas une constitution pour tous, mais semble être une compilation de décrets militaires qui consolident le pouvoir absolu légitime.

Contrairement aux nombreux coups d'Etat militaires précédents en Thaïlande, la fausse constitution de celui-ci est de remettre en place en Thaïlande un système pré-1932 qui supprimera à la population le statut de citoyens pour en faire à nouveau des sujets: il n'y aura pas d'élections, seulement des organismes nommés. Seuls ceux qui seront nommés par les militaires participeront à tous les niveaux de prise de décision, et même alors, leurs décisions devront être approuvées par la junte.

Les militaires se sont déjà donné la majorité des sièges à l'Assemblée législative nationale nouvellement créé, avec le reste des membres nommés provenant des parties les plus extrémistes de la société thaïlandaise. Ce pseudo-parlement est composé de près de 100% de membres du sexe masculin, avec seulement 12 femmes pour 200 sièges, offerts à des femmes comme Songsuda Yodmanee, la fille du maréchal Sarit, qui a ouvertement préconisé un retour aux méthodes barbares de son père.

C'est pourquoi je crois que nous devrions visualiser ce coup d'Etat actuel en Thaïlande avec beaucoup plus d'alarme, car il menace de procéder aux changements les plus radicaux en termes de droits, de citoyenneté et de société de l'histoire récente du pays, recherchant à remonter la montre en arrière jusqu'à l'âge des ténèbres de la féodalité où la majorité de la population perdra non seulement son droit de vote, mais aussi son droit à la vérité.

Robert Amsterdam

Robert Amsterdam

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